LA NUIT

La Nuit

 

 

Écoutez la nuit

elle

berce l’univers,

en elle dort le monde...

 

Elle chante l’antique berceuse

qui jamais ne se termine

dont personne ne se souvient..

 

 

Ecoute la nuit

la première mère

elle parle doucement

et sait tant de choses

elle a des mots d’amantes

qu’elle nous glisse lentement tendrement

et au creux de l’oreille

comme une mère aimante

elle veille aux illusions de ses enfants...

 

 

Écoute la nuit,

elle

que nous avons oublié

elle chante

son dernier-né

l’homme

tendrement refermé sur son sein...

 

 

Taisons les bruits

le tintamarre de nos cervelles...

 

 

Écoutons la nuit

elle chante pour nous

l’éternité.....

  

Yves Drolet ©

 

 

***

 

Quelle belle nuit Yves & Pierre !

 

Une des premières, tiède et douce

de ce printemps qui s'était un peu alangui

en un pays de l'oubli.

 

une nuit où il fait bon d'être ici,

juste là à contempler,

à rêver,

à jongler de tout et de rien

à je ne sais quoi,

du moment que c'est juste un flottement,

une errance vers nulle part,

un plongeon sans souvenirs,

sans soupirs,

comme sans vivre de son corps,

n'exister que d'esprit.

 

Et oui Yves

elle est à la fois amoureuse cette nuit

caressante et chantante.

 

Et oui Pierre

La musique de Bruce y trouve son sens

sa note, sa mélodie.

 

Une nuit de rien

une nuit de noir et néant

et pourtant... décidément...

aux relents du printemps,

aux fantômes tout blancs

mais pas apeurant,

juste des âmes s'épanchant,

des neiges de leurs hivers

des blancs de leur suaire

 

Qui reviennent à la vie

comme l'autre le fit

Et déjà les bougainvillés

fleuriront bientôt l'été

 

C'est si bref un printemps

mais si éternellement

en le vivant intensément...

 

Comme ca... juste parce que c'est la nuit

Et que Pierre et Yves en avez parlé...

 

 

«C'est si bref un printemps

mais si éternellement

en le vivant intensément...»

 

Éloix

 

***

 

Vrai ! vivre le printemps

à chaque instant !

Emmagasiner ce temps précieux

pour des jours moins heureux...

Vivre même la nuit pour que rien ne nous échappe...

 

Ode

 

 ***

 

j’étais le geste

tu étais la nuit

j’étais le fauve

toi la proie qui fuit

 

je suis un peuple

toi la vie

 

j’ai pour toi l’amour

qui toujours s’enfuit

toi qui reste

fille de terre

fille de geste

 

je suis le jeu

toi le non fini

 

je suis la mort

tu es la vie

viens allons ensemble

quérir

l’Esprit

 

Il est la vie

nous le fini.......

 

A trois ensemble

nous serons dieu

et nous veillerons sur l’infini.....

 

Yves Drolet ©

 

dimanche, le 14 avril 2002

 

**

Et viens la levée du jour.

il des jours qui ne devrais jamais se lever

les amants sont un rêve d'éternité...

demain sera toujours une autre éternité ailleurs...

Yves - Juillet 2002

***

La gare

 

Je vais vers la nuit

vers ce pays sans visage

où est né mon image

qui toujours me poursuit...

*

j’y allais hagard

au fil du regard

chercher l’âme amie

près du foyer de la gare

attendre le train de minuit....

*

Vous ne viendrez pas

vous n’êtes plus qu’un souvenir

qu’un restant de moi

accroché aux dernierx lambeaux

de peau

que je traîne encore ici-bas......

*

Vous souvenez vous au moins de ce visage?

Ces traits que l’on accrochait au regard

et qui vivaient au-dedans de nous

comme un soleil éphémère......

Il y avait encore un peu de chair

pour y étoffer notre amour

un peu de désir à palper à la fin du jour....

Et un peu d’ombre

où l’on pouvait se perdre

avant que n’éclatent ces bombes vertes

puantes à l’odeur de souffre et de vomissure

qui brûlent la chair et dévaste la foret de ses ramures

*

Elle est morte, elle aussi

ma terre, mon pays...

Là s’étendent les grands arbres

et ceux que j’aimais.....

Elle est morte ma lande

et avec elle, vous que j’aimais.....

*

Les continents ont sombré sans espérance,

la terre s’est couverte de démence,

les hommes ont porté la guerre

aux limites de leur errance....

Et sont revenus infectes,

frappés jusqu’au milieu de leur silence.......

*

Vous souvient-il de ces routes

de ces pays en déroute

où sous le feu le ciel,

se déchiraient des humains

les derniers lambeaux

de notre peau

ceux que l’on attachait au regard

et ceux

qui nous venaient de cet amour très tôt

extorqué au hasard...

*

Sur les routes blafardes de notre vie

j’allais ce soir là

recueillir un peu de moi-même

sur la rosée de votre joue, et pleurer,

moi qui n’étais plus que l’ombre d’un dernier baiser...

Et qui n’es plus

que le dernier pas qui s’enfonce dans l’ombre

d’où je ne sais, je ne reviendrai pas...

*

Je sais devant l’âtre de la gare

où j’ai allumé une braise

que le train non plus ne viendra pas.

J’étais juste venu chercher un peu de chaleur

un souvenir de vous d’autrefois,

avant que les derniers lambeaux de peau ne tombent

et qu’à mon tour

j’aille vous rejoindre dans ce pays là bas...

*

Je ne sais si vous me reconnaîtrez...?

Si vous avez encore ce souvenir

de ma joue rape d’une barbe pas faite,

la sensation de la main,

douceur de prendre et de se laisser aller.

Il me manque déjà plusieurs doigts

ma peau livide s’effiloche

je ne survivrai pas....

Vous souviendrez vous de moi?

Que je goûte un peu de cette chaleur du feu

qui me rappelle vous

dans les ombres de la nuit,

la passion qui se mêlait à nos corps,

le jeu de l’amour et du rêve...

je suis déjà une loque

mais autrefois

j’ai été un homme

et je vous aimais.....

*

Comment se fait-il que je vous êtes là au coeur du feu.

Par quelle magie est -ce que je vous voie.

Comme vous êtes belle!

Je viens ma douce mon amour

je viens..

Laisse sur moi ton regard

et qu’il me porte vers toi.

Mon amour

mon tendre amour.....

 

Yves Drolet

 

De la guerre et des hommes II

 

mardi, le 16 juillet 2002

***

En vibrations avec Yves et Eloix, lire le poème de Pierre:
"Perdus sur les quais"
avec renvoi à "La Lettre" de Eloix (Clic: Annexes lettres)

   

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