La
Porte
Lettre à Paul
Je demeurais dans la nuit
enfermé dans mes souvenirs, un mot, un silence, une parole, une
odeur, le bruit des calorifères, le vent dans la vitre, ces
morceaux d'univers réclamant leur place et leur voix....
Je suis rêveur et je rêve, voilà mon métier...
Vous croyez vraiment que le monde existe ? Non, ne le croyez
pas ! Il n'y a que des pièces de l'univers dont le rouage
mécanique et silencieux de vous-même qui s'empare de celui-ci
et lentement l'anime pour vous donner l'impression que tout
autour existe selon votre désir selon votre croyance. C'est ce
que je lui disais l'autre jour...
À présent, il n'est plus là pour me répondre. II n'y a
que ces mots tracés sur une feuille blanche que je lie et relie en vain. « Ce n'est pas un rêve, c'est
une porte je l'ai ouverte... je t'attendrai de l'autre côté.
»
Voilà ce que disait ce bout de papier c'est une porte... une
porte... J'ai beau ressasser ces mots en vain, mais je ne
comprends pas, je ne comprends toujours pas et c'est pour cela
Paul que je t'écris tout cela...
Il y a longtemps que nous nous connaissons et tu sais que
j'ai toujours été un rêveur. Tu as été le premier à le
reconnaître et à me défendre, à m'accorder le droit à mes
rêves et à mes folies... mais aujourd'hui je ne sais plus...
L'autre jour, la police est venue me demander si j'avais vu
Éric, si je le connaissais, s'il avait vraiment vécu avec moi
et quand je l'ai vue la dernière fois. S’il avait une amie,
si je la connaissais, si... tu sais toutes ces questions... Je
leur ai répondu du mieux que j'ai pu mais je pense qu'ils ne
m'ont pas cru. Ils sont revenus quelques jours plus tard munis
d'un mandat pour fouiller la maison, mais a quoi cela pouvait
bien leur servir ? Je me suis assis et j'ai attendu qu'ils
finissent. Et quand ils eurent fini, ils m'ont amené au poste
de police pour d'autres interrogatoires... et j'ai passé une ou
deux journées dans leur geôle bien petite, bien petite...
Mais cela n'avait plus d'importance, cela n'avait plus aucune
importance. Oh! oui ils ont trouvé le mot d'Éric, combien de
fois ils m'ont demandé ce que cela voulait dire et qu'est-ce
que tu voulais que je leur réponde... Je ne savais pas encore
et finalement ils sont partis et m'ont laissé seul dans la
maison...
Épuisé je me suis effondré sur le grand sofa beige du
salon et je crois j'ai dormi, oui j'ai du dormir. Combien de
temps je l'ignore mais quelle importance. Je n'étais pas encore
bien réveillé, je ne devais pas être réveillé du tout. En
allant dans la cuisine j'ai trébuché sur le fil du téléphone
et je suis tombé emportant dans ma chute tous les papiers qui
traînaient sur la crédence. Du sol, j'ai vu virevolter toutes
ces notes dans le rayon du soleil et quelque chose en moi a
souri. Le petit papier sur lequel Éric avait écrit s'est posé
doucement près de mon visage et j'ai pu lire sans me lever : «
C'est une porte je l'ai ouverte... »
C'est une porte...
Paul, je ne sais si tu recevras ce message, j'ai ouvert la
porte et dieu que c'est beau !
Si tu reçois ce message, je te le dis... c'est une porte, je
l'ai ouverte, je t'attendrai de l'autre côté...
Lettre de Paul
Il a toujours rêvé. J'ai cru pendant un certain temps que
c'était une autre de ses frasques une autre partie de ses
rêves de ses folies comme il aimait dire... Marie, toi la
belle, tu sais comme il était. Toi plus que tout autre, tu
sais. Vous avez été pendant longtemps frère et sœur et tu
sais je n'ai jamais compris. Comment se fait-il que tu as fini
par m'épouser ?
Il m'a toujours semblé qu'il était fait pour toi, ton
univers, le sien, mariés comme de l'eau dans l'éponge. Vous
étiez si près, comment as-tu fait pour m'aimer, pour me
choisir, pour m'épouser ?
Ce matin alors que j'écris ces mots sur le coin de la table
de la cuisine, je me demande encore et je me demanderai
toujours...
Quand je suis rentré de ce séjour obligé en Californie et
il n'y avait personne... Tranquillement, je me suis fait à
boire et puis ta mère a appelé. Elle était inquiète depuis
deux jours. J'ai trouvé en sortant sur la crédence d'entrée,
la lettre de Yves à laquelle tu avais ajouté « il a trouvé,
je vais le rejoindre. Paul, mon amour. Je t'attends de l'autre
côté...»
Je ne comprenais pas, je ne comprends toujours
pas... Yves a
trouvé quoi ? Quelle porte ?
J'ai tout mis dans ma poche et je suis allé rejoindre ta
mère morte d'inquiétude qui t'attendait depuis deux jours. On
a averti la police. Mais il semble que Yves aussi a disparu, ce
sont eux qui me l'on dit et je leur ai montré la lettre. Et ils
m'ont regardé comme s'il n'y avait pas de solution et qu'ils
ignoraient tout de tout. Ils m'ont demandé depuis quand je le
connaissais et des tas de choses. Ils m'ont demandé si Yves ne
se livrait pas à des expériences, s'il ne travaillait pas pour
une agence du gouvernement ainsi qu'Éric.
Je ne savais pas quoi répondre, je connais Yves depuis des
années et c'est à travers lui que je t'ai rencontré... Un
poète et je suis éditeur, un rêveur que j'édite et qui fait
par ces rêves vivre beaucoup de gens... Un rêveur que je lui
ai dit... tu vois comme je ne le connaissais pas...
Ce soir, j'écris encore sur le coin de la table, l'hiver a
passé, je t'ai cherchée, je t'ai pleurée, j'ai remué ciel et
terre, ameuté les journaux, la télévision, fouillé chaque
recoin de la ville et toujours je suis revenu ici. Avec ta
mère, j'ai refait chaque seconde de ta vie, jour après jour
pour mieux te comprendre et j'ai tout relu l’œuvre de Yves,
cent fois, mille fois... toujours avec ta photo sur le coin de
la table...
Il me semble des fois le soir, vous voir tous les deux assis
autour de la table à badiner et à rire comme autrefois..
Marie, Marie où es-tu allée, Marie ?
J'écris ces mots sur un vieux cahier au milieu des oeuvres
de Yves étalées sur la table... Je ne les enverrai à
personne...
Marie où es-tu ?
Yves, c'était hier soir, on est en mai, le soleil est tombé
sur ma table et m'a réveillé et le rayon, le rayon de soleil
sur le cahier...
Marie ! Marie attend moi ! Marie ! Je te suis... Mais pour
quiconque lira ces textes oubliés, ne cherchez pas... Si elle a
à vous trouver, la porte vous trouvera...
Marie, Je Viens...
Paul
PRIORITAIRE
Envoi collectif
Codé en Mrs 128
en date du 29 mai 2002
Je m'excuse auprès de vous de cette entorse au protocole, mais les événements présents m'y obligent...
Pour bien comprendre l’importance de ce courrier permettez de vous recopier un long extrait de mon journal personnel d'aujourd’hui... 10 heures du matin une drôle de journée on dirait que le soleil ne se décide pas je ne sais pas ce qu’elle nous réserve, mais je n'ai crainte on se rendra jusqu'au bout. Les chats vont bien et tout pour l'instant baigne dans la brume matinale... aujourd'hui il faut réviser les textes préparer les envoies et trouver des câbles pour rebrancher la radio à l'ordinateur de tel sorte pouvoir de nouveau écouter de nouveau de la musique... mon chat a tout manger les fils et je le soupçonne d'être jaloux de l'intérêt que je porte à la machine "le bidule" comme le dit ma femme... je reviens...
Je suis revenu... il est 22 heures et je tiens absolument à reprendre en détail tous les éléments de la journée c'est important. J'ai écrit quelques notes dans mon journal ce matin mais sans importance et j'ai laissé pour faire le café et préparer le dîner pour tout le monde, chats compris.
Mais alors que j'écoutais le restant des nouvelles, on a sonné à la porte. C'était Pops. Pops vous le connaissez c'est Raoul Lefebvre prof en psychologie à l'université et conseiller spécial des autorités en matière de parapsychologie. Il venait avec deux personnes que je ne connaissais pas.
Je résume ici une bonne partie de la conversation
- Alors Pops qu'est-ce qui me vaut l'honneur je vous en prie rentrer
-Des choses Yves
- Des choses comme quoi.
- Des choses que tu connais mieux que moi.
- Voyons Pops depuis le temps que l'on se connaît.
- Oui mais c'est pas à moi de parler c'est à eux, à ces messieurs.
- Qui sont ?
- Marc Carrière, policier de Montréal
- Et ?
- Luc Chiasson
- GRC ?
- Oui
- Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? Je vous en prie, passons au salon !
- Monsieur Carrière est venu me voir pour des...
- Si vous permettez, reprit le policier.
Pops lui fit signe de continuer...
- J'aimerais savoir qui vous êtes
- Oh! moi je m'appelle Yves Drolet, écrivain et technicien en électronique, et si Pops vous a amenés ici c’est que vous avez des problèmes un peu spéciaux j'imagine ?
- Que vous pouvez résoudre, Monsieur Drolet ?
- Je n’en sais rien.
- Parfait passons les préliminaires
- D’accord
- Vous connaissez Yves Barrès ?
- Le poète, oui, j'aime assez ce qu'il fait, mais nous ne sommes pas des amis, des connaissances tout au plus. Nous nous sommes rencontrés à quelques reprises au salon du livre et dans des colloques.
- Et vous connaissez son ami Éric Lafortune
- Là, moins... Les orientations sexuelles des poètes n'est pas ce qu'en général l'on discute dans les colloques, et comme vous le savez je suis hétéro et très heureux de l'être, bref ce n'est pas la question.
- En effet...
- Vous connaissez Paul Morin et sa femme Marie Lazur ?
- Oui bien sûr nous étions en discussion pour la publication d'un prochain roman mais pour une raison que j'ignore tout est tombé à l'eau. Mais puisque vous en parlez est que cette dernière a disparu, on en a beaucoup parlé l'hiver passé. C’est donc cela qui a causé. Comment va-t-il ?
- Nous aimerions le savoir.
- Je ne comprends pas !
- Il a disparu.
- Il a combien de temps, est-ce que vous pourriez être plus explicite .
- Il a trouvé une porte il y est entré et depuis ce temps... volatilisé !
- Une porte... Vous dites...
- C'est ce qu'il dit, jugez-en vous-même.
Il sortit de son porte-document une feuille écrite à la main, elle était dans du plastique, un cahier spiral aussi enrobé d'un sac de plastique qu'il déposa sur la table.
- Je peux ?
- Je vous en prie ! Nous sommes venus vous demander ce que vous en pensez.
Et j'ai lu : « Ce n'est pas un rêve, c'est une porte, je l'ai ouverte. Je t'attendrai de l'autre côté... »
« On est en mai... le soleil est tombé sur ma table et m'a réveillé... Et le rayon le rayon de soleil sur le cahier... »
« Le petit papier sur lequel Éric avait écrit s'est posé doucement près de mon visage et j'ai pu lire sans me lever " C'est une porte, je l'ai ouverte" »
Wow ! Sacrament ! il l'on fait... J'ai marché rapidement autour de la pièce en mémorisant ces phrases, j'étais énervé.
- Qu'est-ce que vous en dites ?
- Yves, me demanda Pops...
- Attendez ! Attendez ! Comment il disait ?
- Qui ?
- Barrès. Il disait : « La synchronicité synaptique avec les perceptions démontre que les données du réel perçues ne sont que des tranches comme des coupes fines faites dans des tissus pour les mettre sous microscope »
- De quoi tu parles Yves ?
- Pops, du texte de sa conférence au dernier colloque sur le fantastique et la poétique.. mon dieu je dois avoir cela encore quelque part...
- Je ne sais pas
- Monsieur Drolet si vous vous expliquiez...
- Oui... permettez, c'est fantastique... j'en reviens pas... il a découvert une fenêtre et ils sont
passés... Wow !
- Pas une porte ?
- Non, Monsieur Chiasson, pas une porte, attendez que je vous explique... Une porte c'est une fenêtre mais en plus grand. Je vais vous expliquer.
Dans la théorie et vue de façon sérieuse par beaucoup de gens très sérieux il y a une dizaine de portes sur la terre. Le nombre varie et cela on croit en raison du magnétisme terrestre. On dit qu'il y en a neuf, dix-huit, trente-six ou soixante-douze, mais c'est toujours le double du premier chiffre, chaque porte reproduisant son opposé, c'est-à-dire une porte « entrée », une porte « sortie ». Donc, si on admet qu'il y a neuf portes il y en a donc dix-huit et ainsi de suite, vous comprenez ce que je veux dire. La raison de cette variante dans le nombre des portes est que ces portes bougent et bougent constamment en raison de multiples facteurs dont on ignore tout. Vous me suivez ?
J'obtins un acquiescement.
- Une question, pourquoi eux n'ont-ils pas trouvé une porte ?
- Oui, bonne question. Parce qu'une porte, c'est grand, c'est gros, c'est immense. Un exemple de la porte la plus connue, je dis « PLUS » entre guillemets est celle du fameux triangle des Bermudes. Comment est ce que je pourrais vous expliquer ? Oui, voilà ! Un autre exemple, en Sibérie en 1908, on a tout tenté d'expliquer en se servant de toutes les hypothèses possibles, le vaisseau spatial, une météorite et d'autres, autant que vous voudrez, mais finalement on en arrive à la conclusion que c'est une autre porte qui s'est soudainement ouverte ou fermée. Ne me demandez pas pourquoi... Je ne sais pas et personne ne sait... Mais remarquez la dimension, le triangle des Bermudes alors, une porte dans l'appartement de mon ami Yves Barrès ? Non ! Une porte sur Montréal, oubliez cela il n’a plus de Montréal, il n'y a plus rien à des kilomètres à la ronde. Par contre, une échancrure, une lézarde, une toute petite ouverture, ce qu'e l'on appelle une fenêtre, oui, mince comme une feuille de papier au travers laquelle on peu passer la main puis le corps…Oui, petite pas plus longue que cette note que nous avons là sur la table et pas plus large que l'épaisseur de cette enveloppe. Oui, alors là, on a une fenêtre. Le problème avec les fenêtres, c'est comme les portes, cela bougent tout le temps ce n'est jamais là à la même place à la même heure au même moment. Elles sont ici en ce moment et demain elles sont sur Bételgeuse ou près d'Andromède... C'est comme si l'espace-temps était un feuillard mince, qui bouge constamment comme des aurores boréales, mais lézardé à mille endroits. Ces lézardes peuvent avoir l'étendue d'un atome à la grandeur d'un fleuve en longueur mais mince comme un atome et au maximum large comme un crayon. Mais pour y entrer, il faudrait d'abord être là quand elles y sont et dans un état incroyable pour les percevoir, ensuite pour s'y glisser. La combinaison des facteurs qui rendrait possible cette éventualité est énorme.
- Mais non, impossible !
- Mais non impossible, c'est un fait. Il y aurait une chance sur un milliard que la fenêtre y soit et que vous soyez dans la condition nécessaire pour la percevoir et vous y glisser. Je suis cependant d'accord avec vous, Monsieur Chiasson, cette chance existe et elle ne peut pas être rejetée du revers de la main.
- Par contre admettez que quatre personnes aient cette chance en un temps de un an ou deux...
- Ce n'est pas si impossible que cela, Monsieur Chiasson. Quatre personnes intimement liées comportant un profil psychologique et des habitudes de vie proches les unes des autres, fait en sorte que vos chances que l'on devrait en fait diviser par quatre, à cause du nombre d’individus en cause, pourraient être ramenées à une possibilité. C’est-à-dire que si je dis qu'il y a une chance sur un milliard qu'une personne s'y glisse, il devrait logiquement faire qu'il y a une chance sur 4 milliards que quatre personnes puissent s'y glisser. Mais si je fais un rapprochement en disant que tous présentaient soit par leur parenté, par leur relation, un portrait commun, cette chance revient à un sur un milliard et alors, cette chance peut être courue et je crois que c'est ce qu'a compris Marie Lazur. Maintenant si l'on veut être sérieux, est-ce que l'on a cherché d'autres explications, un canular par exemple ou une promotion publicitaire ou simplement un code . Vous avez là, si j’ai bien compris un triangle amoureux
même un quatuor amoureux qui aurait bien pu mal tourner. Ne serait-ce pas plutôt vers cette direction que vous devriez pousser votre enquête ?
- Croyez-moi monsieur Drolet on y travaille, me répondit monsieur Carrière...
- Mais vous n’avez pas de corps, pas de victime pas d’armes, que des disparitions incompréhensibles.
- C’est un peu cela.
- Alors vous cherchez un peu partout...
- On examine toutes les possibilités, toutes les directions, toutes les pistes, on n'a pas le choix.
- Deux autres, trois autres questions si vous me le permettez
- Je vous en prie, Monsieur Chiasson !
- Si cette éventualité s'est produite et qu'ils se sont vraiment glissés dans une fenêtre à quoi vous attendriez-vous ?
- À deux possibilités, qui toutes deux dépendent de la porte de sortie. Si elle est ici ou si elle est ailleurs. Si elle est ailleurs, les chances qu'ils reviennent sont pratiquement nulles, alors, oubliez cela, vous ne les retrouverez jamais. Si la porte de sortie est ici sur la terre, alors vous les retrouverez à Tombouctou, dans le désert de Navajo en Californie ou à Sumatra ou au pôle Nord, mais alors je doute qu'ils se souviennent de ce qu'ils ont vécu. Moi je ferais des recherches dans les asiles d'aliénés partout sur la Terre..
- Oui je vois, seconde question : est-ce qu'à votre connaissance des gens dans les officines gouvernementales dans le monde étudient ces phénomènes et travaillent à créer des fissures similaires ou des éléments ou des situations similaires ?
- J'attendais cette question. Ma réponse serait mitigée ; qu'ils étudient la question oui, je croirais, sans être capable de vous en fournir de preuves, mais qu'ils étudient non à créer mais à comprendre. Recréer des fenêtres est actuellement impossible dans nos conditions actuelles du savoir. Mais il faut comprendre que je soupçonne beaucoup plus que je sais. Car ces recherches, si elles se font, sont loin de mes compétences et de ma possibilité d'y accéder et cela, simplement parce qu'elle se ferait à un niveau scientifique, bien au-delà de ce que je connais... Je ne suis qu'un réparateur de machines et je ne me classe pas parmi les spécialistes en topologie ou en pure abstraction physique ou mécanique quantique ou en mathématique pure parce que c’est de cela qu’il s’agit...
- Oui je comprends et ce qui m'amène à ma dernière question qui est peut-être un peu fendante mais que je me dois de poser. Quelle importance je dois accorder à ce que vous venez de nous dire ou plus simplement quelle autorité je devrais accorder à vos dires ?
- Elle n’est pas fendante du tout votre question, Monsieur Chiasson et la réponse va certainement vous surprendre : c'est aucune. Comprenez-moi bien, je ne suis pas un spécialiste des portes et des univers pluridimensionnels, ce que je vous dis n'est que le résultat ou les conclusions personnelles auxquelles je suis arrivé à la suite de mes nombreuses recherches dans les mondes du savoir parallèle. J'épluche depuis de nombreuses années ce savoir dit « ésotérique » avec la ferme conviction qu'il contient un réel savoir, conviction que je partage avec un petit nombre de gens qui considèrent comme moi que ces travaux devraient être épluchés par des scientifiques et non pas des amateurs qui ne connaissent rien à l'abc de la science.
- Un réseau ?
- Oh! non, une vingtaine de personnes tout au plus qui partagent la même idée et qui communiquent par courrier électronique... rien de plus...
Sur ce Pops fit mon éloge faisant remarquer que je l’avais aidé dans certaines causes et que mon avis n’était pas à dédaigner. Ceux-ci finalement m'ont remercié du temps que je leur aie accordé tout en me demandant si dans le cours de leur enquête, j’étais disponible à répondre à certaines questions et que sans aucune objection, s'ils croyaient que je peux aider dans cette histoire-là ou d’autres cela me ferait un plaisir de leur venir en aide du mieux que je pouvais,
Ils quittèrent satisfaits.
Voilà pour ce qui s'est passé aujourd'hui et la raison de cet envoi me semble évidente. Il y aurait eu ou il y a présentement recrudescence des activités des fenêtres dite « des rayons solaires » dans le Nord de l'Amérique et quatre voyageurs seraient sur la route... Je demande une confirmation ou si possible que cela soit pris en considération pour les voyageurs surtout...
Attendant une réponse
Bien à Vous
Yves Drolet
Reçu le 5 juin 2002
Codé mrs128
À: M. YVES DROLET
Nous vous remercions de cet envoi. Même si le protocole a été heurté nous considérons que l'importance du sujet et des événements cités rendait cette entorse acceptable... Oui il y a depuis le mois de juin dernier et encore aujourd'hui il y a une recrudescence des activités des « fenêtres solaires » dans votre région. Nous considérons cependant qu'elle s'achève pour se déplacer dans l'espace. Nous considérons justifié votre considération des voyageurs et avons déjà pris des dispositions afin de voir ce qu'il en advient.....
Notre question est la suivante : êtes-vous disposé à prendre tous les moyens que nous vous suggérerons et que nous mettrons à votre disposition afin de leur venir en aide ?
Bien à Vous
__________
Réponse à la précédente en date du 5 juin 2002
Codé mrs128
Il me ferait immensément plaisir et cela quels que soient les risques encourus pour ma personne de pouvoir d'une façon aussi minime soit-il venir en aide aux voyageurs...
Bien à Vous
Yves Drolet
__________
Reçu le 8 septembre 2002
Codé mrs128 À: M. YVES DROLET
Contact établi... Les voyageurs se portent bien physiquement, mais sont profondément affectés psychologiquement. Deux semblent sombrer dans une forme de dépression sévère ; l'éventualité d'un non-retour semble être à l'origine de cette situation. Leurs hôtes prennent soin d'eux dans la mesure de leur compréhension et nous assurent qu'ils sont bien traités et continueront de l’être. Mais ces derniers avouent leurs ignorances des paramètres psychologiques de notre espèce et demandent de l'aide dans la mesure du possible... Transit envisagé et calculé approximativement vers la fin 2004 début 2005...
Requérons votre connaissance des voyageurs
Bien à Vous
__________
Réponse au courrier du 8 septembre 2002
Codé Mrs 128
Requête acceptée. Attendons dispositions.
Bien à Vous
Yves Drolet.
__________
Prioritaire
Courrier du 10 novembre 2004
Codé Mrs 128
Le transit aura lieu vers le 20 décembre 2004 et les voyageurs seront dirigés vers les portes du sud asiatique, votre présence est immédiatement requise, vos billets vous attendent à l’Aéroport…
merci
Bien à Vous
__________
De : Yves Drolet
À : saison des poètes
Sujet : le temps des fêtes
10 novembre 2004
Mes amis que je ne serai pas avec vous pour passer les Fêtes. Je pars demain et je ne sais quand je reviens...
Priez pour moi, j'en aurai bien besoin...
Joyeuse Fête à tous...
Un poète parmi vous…
Yves
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« La porte »
Yves Drolet©
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Pour votre plaisir
À vous tous
Une douce folie
À partir de ce poème
Regardez là
Aux portes du monde
Là, près du rosier en fleur
Doucement suivant la vague
En esquivant les épines
Et vous mirant dans le reflet du soleil
Qui se berce sur une feuille tendre
Suivant la route des ancêtres
Qui naît de découvertes en découvertes
À chaque battement de votre cœur
Vous voila soudainement au pied des monts
Regardez
Là, naissent les orients fabuleux
Les soleils hermaphrodites
Là, qui dansent dans la nuit de ces vacarmes mélodieux
La mer avec ses reflets pourpres
Étale ses apparats merveilleux
Ici, le soleil se baigne sans ombre
Et les vagues qui le portent
S'embrasent à son jeu...
Ici défilent les Europe
Les conquistadors amoureux
La sève des Balkans de rêves
Et l'amour de Juliette
Pour un Roméo éperdu
Ici naissent les Afrique
Continents ténébreux qui s'enfuient dans l'ombre verte
Des forets de ligneux
Ici le ciel se perd
Quelque-fois sur le sable il va sautillant
D'une dune à une autre essayant de fuir le jour
Ici naît l'Afrique
Dans l'onde du fleuve
Qui va d'une mer à un autre plan du monde
Regarde comme ces fleuves sont envoûtés par les mers d'Asie
Par l'océan mongol
La grande dérive des Chines antiques
Et des Japons mystérieux
Ici naît le monde
L'Histoire qui jamais ne s'écrit
Mais qui coule comme le flot
D'un battement de cœur
Entre nous deux
Là-bas regarde
Fuyant les artères caverneuses
Il découvrira l'Amérique
Rêve mirifique
Qui ne sera jamais la fin des cieux
Attention !
Il faut suivre le rayon de soleil
Celui qui glisse sur la feuille tendre
Celui dont la rose se repaît
Sinon ton cœur te mène à la roseraie...
Là vivent les abeilles
Mon amour
Et parfois mes regrets
Mais ici s'écourtent mes jours
Et la pluie qui vient m'éloigne à jamais...
Attention !
Il faut vraiment suivre le rayon de soleil
Et alors vous verrez cet au-delà des Amériques
Cet univers immense et chimérique
Qui vous reçoit les bras ouvert
Ici naissent les cieux
Là où le soleil aime la mer...
Yves Drolet©
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