C'est une
impiété d'ôter, en matière de
religion, la liberté aux hommes, d'empêcher
qu'ils ne fassent choix d'une divinité : aucun homme,
aucun dieu, ne voudrait d'un service
forcé. (Apologétique, ch.XXIV)
LES RELIGIONS FACE A LA CRITIQUE L’ISLAM Des affaires récentes
Le 14 février 1989, l’ayatollah Khomeini proclame une fatwa réclamant la mort de Salman Rushdie, l’auteur britannique du livre Versets sataniques, jugé blasphématoire envers l’islam. Le président Khatami annulera la fatwa en 1998. ............................. En novembre 1993, au Bangladesh, la tête de Taslima Nasreen, médecin gynécologue, est mise à prix par un groupe fondamentaliste après la publication de son livre Lajja (La Honte). .......................................... Le 2 novembre 2004, à Amsterdam, le réalisateur Theo Van Gogh est assassiné dans la rue par Mohammed Bouyeri, ....................... pour ses critiques sans détour de l’islam. Le 30 septembre 2005 le quotidien danois Jyllands-Posten publie douze caricatures du Prophète. Les rues du monde arabo-musulman se sont embrasées. Les manifestations et les violences pour l’affaire des caricatures font des dizaines de morts. Le 12 septembre 2006, les propos introductifs d’un discours de Benoît XVI sur l’alliance entre la foi et la raison à l’université de Ratisbonne en Allemagne ouvrent une nouvelle polémique mondiale (lire La Croix du 13 et du 18 septembre). Une religieuse italienne est assassinée en Somalie. À Berlin, la directrice de l’Opéra annule des représentations d’Idoménée de Mozart, qui met en scène les têtes coupées de Jésus, Bouddha et Mohammed, par crainte de réactions… islamistes. Les points sujets à critique Depuis la multiplication des actes terroristes commis au nom de l’islam (dont les spécialistes repèrent le commencement en 1979), et plus encore depuis les attentats du 11 septembre 2001, nombreuses sont les critiques de l’islam qui rappellent le parcours du Prophète, passant d’une spiritualité mystique à une stratégie guerrière.................... Les questions de la démocratie, de la laïcité, des droits de l’homme, de l’égalité entre hommes et femmes, de la liberté religieuse sont également régulièrement mises en avant. De manière plus générale encore, on reproche aux musulmans l’utilisation idéologique et pratique des textes pour légitimer des conduites.................... Le statut de la critique Le spectacle des défilés haineux, les déclarations meurtrières des fondamentalistes, les menaces, les intimidations et les actes terroristes commis au nom de l’islam peuvent conduire à penser que le monde musulman est opposé à toute critique. La réalité est différente. La raison, le libre arbitre, la liberté ne sont pas étrangers à la pensée musulmane, bien au contraire. Le Coran insiste plusieurs fois sur la responsabilité de l’homme dans ses choix........... Dans son livre « La maladie de l’islam » (Ed. Seuil), ................Ces nouveaux penseurs ont du mal à se faire entendre. Ils sont perçus comme des menaces par les régimes politiques en place mais aussi par les oulémas (les savants traditionnels), qui ont intérêt au statu quo. Ils sont aussi combattus par les mouvements islamistes, à cause de leur réfutation du concept d’« État islamique » que ces mouvements prétendent voulu par Dieu et par les textes. ......................... Le CHRISTIANISME Des affaires récentes
Le refus du Vatican de déclarer légitime l’utilisation du préservatif dans la lutte contre la pandémie de sida est au cœur de critiques récurrentes contre l’Église catholique.........( visite de Jean-Paul II en Ouganda en février 1993 ...................................et lors de l’inauguration de la place Jean-Paul-II à Paris). Autre dossier faisant l’objet de critiques régulières, l’attitude de Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale. La polémique a été relancée en 2002 par le film Amen du cinéaste Costa-Gavras. L’affiche du film, dont le graphisme mêle la croix chrétienne et la croix gammée, a fait l’objet d’un communiqué de presse des évêques, dénonçant « un manque de respect inacceptable ». Plus récemment, l’élection de Benoît XVI fut l’occasion de dérapages d’humoristes jouant sur la nationalité allemande du nouveau pape, laissant faussement supposer une sympathie de jeunesse pour le nazisme............. comme dans les films ou romans qui – entre fiction et réalité – accusent l’institution de dissimuler la vérité historique sur le Christ ou les origines de l’Église, comme l’a fait le Da Vinci Code. ........Les affaires de pédophilie impliquant des membres du clergé........................... ont provoqué dans l’opinion publique une réactivation de la critique du célibat des prêtres. Les points soumis à critique Pour l’Église catholique, c’est surtout son passé de religion dominante, voire dominatrice, qui est attaqué. Les collusions du catholicisme avec le pouvoir, la violence, sont régulièrement rappelées : croisades, Inquisition, guerres de religion, soutien d’une partie du clergé au régime de Vichy ou collusion de certains avec les dictatures espagnole et sud-américaines… ..................... De même, la critique d’une Église perçue comme hostile à la modernité et aux droits de l’homme – malgré la rupture réalisée par le concile Vatican II – est encore vivace. Dernièrement, c’est l’opposition de l’Église à la reconnaissance juridique des couples homosexuels et le discours « naturaliste » du Magistère sur les différences sexuelles qui suscitent les plus vives critiques. Dans un récent ouvrage, l’historien René Rémond a été jusqu’à parler d’un « nouvel antichristianisme » répandu par quelques auteurs à succès, tel Michel Onfray, auteur d’un Traité d’athéologie publié en 2005 et devenu en quelques mois un best-seller. Le protestantisme français a, lui, longtemps été protégé des critiques par son adhésion précoce à la modernité et à la République. Sa branche évangélique fait toutefois régulièrement l’objet de critiques depuis l’adhésion au pouvoir de la droite néoconservatrice aux États-Unis................ Le statut de la critique « La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre », écrit le concile Vatican II dans la déclaration Gaudium et Spes (n° 16). Cette reconnaissance de la liberté de conscience due à tout homme va de pair avec celle de la « liberté de jugement » (Dignitatis Humanae, n° 8) et la liberté d’exprimer ses opinions (GS, n° 73), dans les limites du respect des droits d’autrui et le respect du bien commun. À l’intérieur de l’Église, le même respect de la liberté de conscience des fidèles est valable. L’adhésion de foi est exprimée par les propositions fondamentales contenues dans le Credo. Pour autant, la pratique de la critique à l’intérieur de l’Église ne se fait pas toujours sans difficultés. En 1997, l’Instruction sur les synodes diocésains interdit à ces derniers de formuler un simple « vœu à transmettre au Saint-Siège s’il divergeait des thèses ou des positions (tenues par) la doctrine perpétuelle de l’Église ou le Magistère pontifical (…) ». En 1998, le Motu Proprio de Jean-Paul II Ad Tuendam Fidem témoigne d’une certaine méfiance à l’égard du travail critique des théologiens. Quant aux critiques venues de l’extérieur, l’affaiblissement du catholicisme en Occident les rend douloureuses. Du côté du protestantisme luthérien et réformé, la critique est aujourd’hui assumée comme étant au principe de la réforme permanente des institutions ecclésiales et de la recherche de la vérité. LE JUDAÏSME Des affaires récentes |
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