JE SAIS

JE SAIS

La seule chose que j'ai comprise est que je ne sais rien.
Socrate - 469-399 Av. J.C.


MAINTENANT, JE SAIS

Quand j’étais gosse, haut comme trois pommes,

J’parlais bien fort pour être un homme

J’disais : “je sais, je sais, je sais...”

C’était l’début, c’était l’printemps...

*

Mais quand j’ai eu mes dix-huit ans,

J’ai dit : “Je sais, ça y est, cette fois je sais”

Et aujourd’hui le jour où je m’retourne

Je r’garde la terre où j’ai quand même fait les cent pas

et je n’sais toujours pas comment elle tourne.

*

Vers vingt-cinq ans, j’savais...

et l’amour, les roses, la vie, les sous

Tiens, avec l’amour j’en avais fait le tour

Et heureusement comme les copains,

J’avais pas mangé tout mon pain.

*

Au milieu d’ma vie, j’ai encore appris,

Ce que j’ai appris ça tient en trois ou quatr’ mots

Le jour où quelqu’un, vous aime, il fait très beau

J’peux pas mieux dire, il fait très beau.

*

C’est encore c’qui m’étonne dans la vie

A moi qui suis à l’automne de ma vie

On oublie tous les soirs de tristesse

Mais jamais un matin de tendresse.

*

Toute ma jeunesse j’ai voulu dire "Je sais"


Seulement, plus je cherchais et moins j’savais

Y a soixante coups qui vont sonner à l’horloge

Je suis encore à ma fenêtre, j’regarde, j’m’interroge

*

Maintenant je sais qu’on n’sait jamais

La vie, l’amour, l’argent, les amis et les roses,

On n’sait jamais le bruit ni la couleur des choses

C’est tout c’que j’sais mais ça j’le sais.

Récité et chanté par Jean Gabin
(Texte Jean-Loup Dabadie)

***

Le maître Zong avait atteint le degré ultime de la connaissance : le détachement.


Quand ses disciples lui demandèrent comment il était parvenu à ce stade de sagesse, il rit de bon coeur et expliqua :
- A l'âge de 20 ans, je me fichais bien de ce qu'on pouvait dire sur mon compte et je ne faisais attention qu'à moi.
Passé l'âge de 20 ans j'ai commencé à m'inquiéter sérieusement de ce que mes voisins pensaient de moi.
Le jour suivant l'anniversaire de mes 50 ans, j'ai soudain compris que ni mes voisins ni personne dans mon entourage
ne s'était jamais préoccupé de mon sort.

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