APOCALYPSE

 

APOCALYPSE

 

 

Le jour où la nuit commencera 

Il pleuvra . 

 

La Terre s'engloutira .

La mer creusera sous les ports s'effondrant ;

Les bacchantes du temps s'étireront sans fin ;

J'aurai faim.

 

Des gouttes d'étoiles tomberont,

Avant-garde d'un ciel qui s'éteint.

Le jour s'écrasera dans sa plainte vermeille ;

Ce sera le couchant amarante d'un matin de soleil.

 

Le doigt des pyramides se repliera du ciel

Et le désert serrera les poings,

Pour que les pierres ne crient, malgré le gel.

Le fils battra sa mère ;

 

Le chien mordra son maître.

Et mon ombre impaire

Mesurera deux kilomètres

Sur la route nue de l'espoir,

 

Dans le crépuscule de l'histoire

Où la lumière bat en retraite.

 

Il pleuvra.

J'aurai faim de toi.

 

Notre-Dame s'abattra sur l'Île de la Cité ;

Les visages du Monde, frappés de cécité,

Ne seront qu'une ride

Levés vers un ciel vide.

 

Je n'aurai plus de doigts, car personne à toucher ;

Je n'aurai plus de bouche, sans baisers à donner ;

Je n'aurai plus de cour, car personne à aimer.

 

Je n'aurai que mon ombre à jeter sur les murs,

Et le temps à porter,

Qui colle à mes chaussures.

 

 

Il pleuvra,

 

Le jour où tu partiras.

 

THEO 2003 

 

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