*** Quand on est vieux, on est lent. Or
la lenteur est une valeur qui permet de voir, d'entendre, avec attention. *** Régine DETAMBEL parle « des vieillesses ». Je suis d'accord avec elle, de 60 ans à 100 ans, la vie évolue et les qualités de vie ne sont pas les mêmes, d'où « les ». Elle ajoute que personne n'a jamais rencontré « la » vieillesse. « La vieillesse » est une notion très culturelle, elle varie d'une société à l'autre, d'une époque à l'autre, d'un pays à l'autre. Elle dépend de comment on en parle aux enfants, aux adultes. Il y a autant de vieillesses que d'individus. Nos représentations mentales sont conditionnées par les mots, seulement 4 dans le vocabulaire correct et 400 dans le dictionnaire de l'argot. Nos dirigeants politiques ont une difficulté pour désigner ces 14 millions d'individus qu'ils ne peuvent résumer en un mot. Au Canada, on les désigne par « citoyen senior », en Espagne par « jubiladas » les jubilants. L'âge vient du dehors, ce sont les autres qui nous le disent, on a du mal de se sentir vieux, de se voir vieux. Le regard de l'autre renvoie à quelque chose de négatif. L'espérance de vie augmente, la vie sans gros handicap s'allonge. On peut être très âgé, avoir des projets et être encore très passionné. L'amalgame est facile entre vieillesse et déchéance, mort, maladie, Alzheimer, etc. Il est très important de combattre « la médicalisation » à outrance de la vie. On ne meurt pas de vieillesse, mais d'une maladie. Quand on vieillit, il faut avoir quelque chose à quoi se raccrocher, ainsi on vieillit moins mal. Nous devons maintenir l'identité, la personnalité de la personne âgée. Travailler avec les personnes âgées c'est très dur, surtout dans notre société qui ne vise que « le progrès, la rentabilité, l'efficacité », la vieillesse est présentée comme « la chute, la perte, la décadence, la déchéance ». Les personnels ne se sentent pas valorisés et souffrent de blessure narcissique, les vieux ne progressent pas, comme le font les enfants. Ils sont notre image, notre regard en miroir, de notre propre vieillesse. Il faut rester lucide sur le déclin physique. La vieillesse, les retraités pourraient être « des super adultes ». Le lien intergénérationnel est à inventer, à concevoir. Il y a un discours à tenir qui est différent de celui qui est dans les livres : Chateaubriand : « La vieillesse est un naufrage » idée reprise par le général DE GAULLE. Si les vieux méritent le respect, ils ne sont pas tous « SAGE ». Penser que parce qu'on avance en âge, on devient plus sage, est ridicule. Qu'est-ce que c'est le respect dû aux vieux ? D'où vient-il ? A quoi il tient ? Il est arbitraire. Paul RICOEUR explique qu'il faut vivre jusqu'à la mort. Dans cette société du « jeunisme », les vieux ne se vantent pas d'être heureux. Les vieux sont majoritairement des vieilles. MAURIAC disait : « Ce n'est pas parce qu'on a un pied dans la tombe qu'on doit se laisser marcher sur l'autre ». Le rapport au corps, au toucher est très important. Il renferme aussi le rapport à la sexualité. Il y a un travail de formation et d'information sur la « vieillesse verte ». Le déni de l'appétit sexuel est encore trop présent, alors qu'il est bien réel et qu'il doit être accepté comme tel. La toilette n'est pas un soin. Le toucher renvoie à « je serai cette peau demain ». Les caresses ont autant d'importance que dans l'enfance. (ANZIEU : Le moi peau ) Bien que les humains fassent des enfants pour se reproduire et perpétuer la vie, ils sont incapables de se projeter dans l'avenir et d'anticiper le futur. Il y a plus une peur qu'une prise de conscience du devenir de l'espèce et de la planète. La personne âgée reste une inconnue, elle n'intéressent que peu de monde. Le meilleur moyen de vivre ensemble, dans l'intergénérationnel, est le dialogue. C'est lui qui apporte des petites choses, des petits plaisirs au quotidien. LA SOLITUDE : Elle peut être
subie, entraîner la dépression, une vie triste, coupée
du monde. Mais elle peut aussi être voulue, voir nécessaire
pour commencer à quitter l'agitation de ce monde et aborder
la mort en toute sérénité. L'intrusion de tous
les aidants dans la vie de certaines personnes âgées,
sous prétexte de vouloir leur bien, peut au contraire être
vécue comme une violence qui méprise la volonté
de la personne , si elle souhaite rester seule pour se retrouver
et finir calmement, selon sa volonté. Il n'est pas facile,
pour les proches et les aidants professionnels de saisir cette nuance
subtile. ************
( Superbe diaporama clic sur titre ) Auteur du diaporama: Alberto Melo Caldas Sur un texte de Pablo Neruda *** "Mon
souhait est de mourir jeune le plus tard
possible" Un Diaporama de rêve: LE TEMPS DE VIVRE *** AGORA-FORUM INTERESSANT A CONSULTER TANT QUE LE SITE EXISTERA!!! ( CLIC ICI ) |
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