LE VIEUX SAGE

Je veux devenir vieux

 

Devenir vieux est une vieille maladie,

on le redit avec certain mépris;

Mais d'en guérir nul n'en ressent l'envie,

Combien sont morts faute d'en être pris.

Mal bienvenu dont on maudit le terme,

tu m'apparais comme un bienfait des cieux;

Sans te presser, je t'attends de pied ferme,

oh, viens à moi, je veux devenir vieux.

 

Quand on est vieux, l'oreille devient dure;

que de vains bruits dont on est délivré;

l'oeil s'obscurcit, quelle heureuse aventure!

L'esprit souvent en est plus éclairé.

Dans le silence on fait tomber les voiles

qui nous cachaient les mystères des cieux,

et sans la nuit qui verrait les étoiles?

S'il plaît au ciel, je veux devenir vieux.

 

De la bonté l'on rêve la figure

en cheveux blancs, vieux minois et sans fard;

Le sens commun, ce cri de la nature,

dit:"un bon vieux", pour parler d'un vieillard.

Dès le printemps la fleur veut qu'on espère,

avec l'hiver un fruit mûr vaut bien mieux;

Les vieux amis sont les seuls à me plaire:

S'il plaît au ciel, je veux devenir vieux.

 

Devenir vieux, c'est marcher vers la tombe,

finir plus tôt, n'est-ce pas y courir?

En un matin le tendre lit succombe,

mais le grand chêne un siècle doit fleurir.

En vieillissant l'homme enrichit encore

de ses vertus le trésor précieux;

Et quel beau jour finit avec l'aurore?

Le soir me plaît, je veux devenir vieux.

 

(Auteur inconnu)

***

 

Sans Regrets

 

 

Malgré le poids des ans, ma blanche chevelure

Est comme une auréole autour de ma tonsure,

J'ai quelques pattes-d'oie aux recoin de mes yeux,

Les rides de mon cou me disent « Tu es vieux ».

 

Eh, bien oui, je suis vieux et je suis fier de l'être,

J'ai traversé les ans pour devenir ancêtre,

J'ai toujours le regard fixé vers l'avenir,

Pour jouir chaque instant jusqu'au dernier soupir.

 

Je regarde en arrière les ans dans la penombre,

Recouverts, par l'oubli, sous la poussière sombre,

D'un parcours écoulé sur le fil d'un razoir,

Avec des jours en blanc et d'autres jours en noir.

 

Mais je suis arrivé, sans beaucoup de tristesse,

A jouir les loisirs d'une belle vieillesse,

Je n'ai pas de regrets, mon esprit est serein,

Je suivrai jusqu'au bout ce fil de mon destin.

 

Lorsque les ans diront « Tire ta révérence »

Je quitterai la scène avec grande élégance,

Et je rendrai mon âme en remerciant les dieux,

Pour aller, calmement, rencontrer mes aïeux.

 

Christian Cally

***

Quand on est vieux, on est lent. Or la lenteur est une valeur qui permet de voir, d'entendre, avec attention.
On est disponible, alors que dans cette société, personne n'est disponible pour personne !
M.Levet ( femme de ministre)

***

Régine DETAMBEL parle « des vieillesses ». Je suis d'accord avec elle, de 60 ans à 100 ans, la vie évolue et les qualités de vie ne sont pas les mêmes, d'où « les ». Elle ajoute que personne n'a jamais rencontré « la » vieillesse.

« La vieillesse » est une notion très culturelle, elle varie d'une société à l'autre, d'une époque à l'autre, d'un pays à l'autre. Elle dépend de comment on en parle aux enfants, aux adultes. Il y a autant de vieillesses que d'individus. Nos représentations mentales sont conditionnées par les mots, seulement 4 dans le vocabulaire correct et 400 dans le dictionnaire de l'argot. Nos dirigeants politiques ont une difficulté pour désigner ces 14 millions d'individus qu'ils ne peuvent résumer en un mot. Au Canada, on les désigne par « citoyen senior », en Espagne par « jubiladas » les jubilants. L'âge vient du dehors, ce sont les autres qui nous le disent, on a du mal de se sentir vieux, de se voir vieux. Le regard de l'autre renvoie à quelque chose de négatif.

L'espérance de vie augmente, la vie sans gros handicap s'allonge. On peut être très âgé, avoir des projets et être encore très passionné. L'amalgame est facile entre vieillesse et déchéance, mort, maladie, Alzheimer, etc. Il est très important de combattre « la médicalisation » à outrance de la vie. On ne meurt pas de vieillesse, mais d'une maladie.

Quand on vieillit, il faut avoir quelque chose à quoi se raccrocher, ainsi on vieillit moins mal.

Nous devons maintenir l'identité, la personnalité de la personne âgée. Travailler avec les personnes âgées c'est très dur, surtout dans notre société qui ne vise que « le progrès, la rentabilité, l'efficacité », la vieillesse est présentée comme « la chute, la perte, la décadence, la déchéance ». Les personnels ne se sentent pas valorisés et souffrent de blessure narcissique, les vieux ne progressent pas, comme le font les enfants. Ils sont notre image, notre regard en miroir, de notre propre vieillesse. Il faut rester lucide sur le déclin physique.

La vieillesse, les retraités pourraient être « des super adultes ». Le lien intergénérationnel est à inventer, à concevoir. Il y a un discours à tenir qui est différent de celui qui est dans les livres : Chateaubriand :  « La vieillesse est un naufrage » idée reprise par le général DE GAULLE. Si les vieux méritent le respect, ils ne sont pas tous « SAGE ». Penser que  parce qu'on avance en âge, on devient plus sage, est ridicule. Qu'est-ce que c'est le respect dû aux vieux ? D'où vient-il ? A quoi il tient ? Il est arbitraire.

Paul RICOEUR explique qu'il faut vivre jusqu'à la mort. Dans cette société du « jeunisme », les vieux ne se vantent pas d'être heureux. Les vieux sont majoritairement des vieilles. MAURIAC disait :  « Ce n'est pas parce qu'on a un pied dans la tombe qu'on doit se laisser marcher sur l'autre ».

Le rapport au corps, au toucher est très important. Il renferme aussi le rapport à la sexualité. Il y a un travail de formation et d'information sur la « vieillesse verte ». Le déni de l'appétit sexuel est encore trop présent, alors qu'il est bien réel et qu'il doit être accepté comme tel. La toilette n'est pas un soin. Le toucher renvoie à « je serai cette peau demain ». Les caresses ont autant d'importance que dans l'enfance. (ANZIEU : Le moi peau )

Bien que les humains fassent des enfants pour se reproduire et perpétuer la vie, ils sont incapables de se projeter dans l'avenir et d'anticiper le futur. Il y a plus une peur qu'une prise de conscience du devenir de l'espèce et de la planète. La personne âgée reste une inconnue, elle n'intéressent que peu de monde. Le meilleur moyen de vivre ensemble, dans l'intergénérationnel, est le dialogue. C'est lui qui apporte des petites choses, des petits plaisirs au quotidien.

LA SOLITUDE :

Elle peut être subie, entraîner la dépression, une vie triste, coupée du monde. Mais elle peut aussi être voulue, voir nécessaire pour commencer à quitter l'agitation de ce monde et aborder la mort en toute sérénité. L'intrusion de tous les aidants dans la vie de certaines personnes âgées, sous prétexte de vouloir leur bien, peut au contraire être vécue comme une violence qui méprise la volonté de la personne , si elle souhaite rester seule pour se retrouver et finir calmement, selon sa volonté. Il n'est pas facile, pour les proches et les aidants professionnels de saisir cette nuance subtile.
Les personnes âgées traversent une crise « d'adolescence » aussi dure et violente et difficile à vivre que celle des ados. Ils réinterrogent les fondamentaux pour envisager l'avenir, leur avenir, avec autant de doute et d'incertitude que du temps de leur jeunesse.

************
******
***
*

 


Pour consulter un des diaporamas ci-dessous, attendre, une minute,
l'arrêt de la musique de cette page pour éviter toute superposition musicale!!

A la fin du diaporama clic sur X pour revenir sur ARCIEL88
Il est conseillé de mettre le plein écran dans tous les passages de diaporamas! ( Touche F5)

MORT LENTE
( Superbe diaporama clic sur titre )
Auteur du diaporama: Alberto Melo Caldas
Sur un texte de Pablo Neruda


***

"Mon souhait est de mourir jeune le plus tard possible" 
Pierfetz

VIEILLIR EN BEAUTE (Diaporama)

"On peut naître vieux, comme on peut mourir jeune"

Jean Cocteau

***

Un Diaporama de rêve: LE TEMPS DE VIVRE

***

AGORA-FORUM INTERESSANT A CONSULTER TANT QUE LE SITE EXISTERA!!! ( CLIC ICI )

 

 

Menu