LE TIMBRE 8












Quand reviendras-tu ?  


Longtemps, j'ai cherché à comprendre... Pourquoi la capricieuse avait ainsi laissé notre jardin d'amour à l'abandon ?  Pourquoi ce qui était notre jardin d'Eden était devenu peu à peu un paradis perdu ? 


Longtemps j'ai attendu le retour d'un voyage, par delà l'océan des passions. Nous avions fait naufrage après une croisière amoureuse de si courte durée . L'arrêt fut brutal comme dans toutes les conquêtes passionnées de l'amour !

Aucun marin ne sait, personne n'a jamais expliqué pourquoi, quand, comment naissent ces lames de fond, déferlantes démesurées, monstrueuses, d'une amplitude telle que les navigateurs, les plus expérimentés ont disparu à jamais sans laisser trace de leur passage en ces temps maudits ?

Pourtant, j'avais imaginé le voyage sur un navire de prestige plus résistant aux tempêtes du quotidien de l'habitude que notre petit corsaire tricolore, bouchon insubmersible pour les yeux du cœur, mais engagé à surfer sur une vague chassée par une autre plus jalouse ! Il y eut cette issue fatale, la rupture de nos liens familiers et nous nous sommes perdus de vue. Mon grand navire de rêves était devenu une vieille capricieuse.
"Galatée" ferait seul le voyage de la renonciation...

Victime de mes attaches au port de mes racines, j'étais comme l'amant de Galatée, au milieu d'un fleuve impétueux emportant tout sur son passage: notre jardin d'amour devenu Eden du passé. La boue des malentendus allait submerger nos champs fleuris de l'été. Les derniers soleils d'un automne flamboyant ont séché ces vieilles plaies du cœur. Elles se ferment un jour et la croûte disparaît avec l'oubli du temps perdu après lequel je ne cours plus. On dit souvent du temps qu'il n'est plus temps !

La croisière fut belle, le pays merveilleux, à jamais dans nos cœurs. Le vieux continent ne s'en préoccupe guère, l'autre est devenu grand ! Malgré les ondes qui nous parviennent encore, il reste l'éternel problème des amants désunis par les circonstances et l'impossible d'un amour sans lendemain.

L'océan nous sépare, mais il berce toujours des palaces de rêve, des géants fantastiques, des grandes et des petites "Capricieuse" pour de nouvelles croisières que je ne ferai plus. Tout cela me rappelle ce merveilleux passé, mais je ne te vois plus . D'autres "Capricieuse", aux sirènes amoureuses ont raisonné parfois à mon cœur . Je n'ai pas le cœur d'un marin à mourir de chagrin, mais je ressens parfois le vide que j'ai de toi ! Ma Capricieuse...

Pierre


À mes amis du Québec et aux amours perdus... 



 Pierfetz© 




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