jean-michel mayot
j-m-mayot@wanadoo.fr

 

THÉÂTRE

 

Liberté ? Liberté d’écrire ?

Je ne suis pas libre d’écrire,
il faut que cela s’écrive pour que j’en devienne le scripteur.

Il y a un puzzle, je le sais mais je ne le connais pas, je n’en peux voir l’ensemble,
il ne se livre à moi que sous moi et par fragments.

Il y a manifestement, latent, un logos, un discours de celui qui en moi écrit.
Me sera-t-il donné de le déchiffrer ?

Sans doute les fragments, mots, groupe de mots, images, musiques et parfums

me sont venus d’être là, partie prenante et tenante.
Mais quoi de la velléité de dire si elle n’est mienne ?
Quoi du désir de dire ?
Qui, en moi, en est le maître ?

Dans quel entre-deux se tient mon orgueil d’être, d’être parlant, d’être pensant.
Une posture tierce ?

Ainsi du reste : aimer, ne pas aimer, connaître, ne pas connaître,
s’égarer, se retrouver, se fondre.

 

Un théâtre.

J.-M. M. ©

Tout savoir sur le HAÏKU: http://pages.infinit.net/haiku/

 

HAÏKU DE DECEMBRE 

Ô nuit de décembre

Enguirlandée de lampes

La folie te guette !

 

 

TANKA DU TEMPS

Le sable écrasé
Sous la patte du chameau
Mesure le temps
Ainsi le flocon de neige
Les mains rouges dans les grottes

 

 

 

TANKA DE JUILLET

La chaleur s’étend

De tout son poids sur les roses

Leur chair alanguie

Juillet aux dents de métal

Y picore et les abeilles

 

 

 

TANKA DE L’ABSENCE

Au fond du café
Au bord d’une table ronde
Une tasse attend
Devant une chaise vide
Seul le chat vient s’y asseoir

 

 

 

 

***

TANKA DE LA DORMEUSE

Près de moi tu dors
Comme la terre en hiver
Captive de l’ombre
Nulle lune ne t’éveille
Loin tu vogues loin de tout.

 

 

 

HAÏKU DE LA PEUR

La peur ta maison

Rien qui luise à tes fenêtres

Qu’un rayon de lune

 

***

HAÏKU DE LA PEUR PETITE

La peur ta maison

La nuit te serre le coeur

Tu cherches la lune.

***

HAÏKU DE LA PEUR ENCORE

La peur ta maison

Les contrevents sont fermés

La lune où est-elle ?

 

  

HAÏKU DE L’ANGE 

Combat contre l’ange

Un doux sourire m’atteint

Eclair de tes seins

 

*** 

 

TANKA DE LA TERRE QUI TREMBLE

Sans nous prévenir

Sans un signe dans le ciel

La terre se fend

Le temps roule avec l’espace

Nous chasse de toute place

 

*** 

 

 

  

 

SUPPLIQUE NOIRE AVEC MOTIFS BLANCS

Cher vertige

Ne veux-tu pas m’abandonner ?

Chaque matin je te retrouve

Avec ton foulard de mort

Autour du cou !

Cher vertige

Ne veux-tu pas

M’abandonner ?

***

 

AUTRES ENVOIS

*

Le goût de pluie

L'odeur de neige
L'oil ouvert

Des vitres

 

Cette eau qui passe

Et nos pensées

 

Cette eau que berce

La lumière

Et demain

Demain déjà qui dort

Dans tes yeux

Et s'agite à naître

 

Demain

C'est demain

Que je te vois

Vivre cent fois

D'un coup

 

Effacer

Le goût de pluie

L'odeur de neige

Les gouttes de sang

Des jours

 

Le goût de pluie

L'odeur de neige

 

*-*-*-*

 

Que sait-on sur le réseau

Qui relie le corps de la mère

Au corps du foetus

 

Quelle est la part de rêve

Du corps de la mère

Dans la construction du foetus

 

Par où se fait la migration des thèmes

Qui dirige et qui contrôle

Où est le plan du désir

 

*-*-*

 

La mer ancienne

Couvre la mer

 

La houle

Brûle la terre

 

Ma tête

Pleine de mémoire

 

*-*-*

 

Femmes

Laines où rêvent

Des tapisseries

 

Femmes forêts

Femmes des lacs

Déployés

 

Sous l'arche de vos jambes

Pliés

Espace et lumière

 

*-*-*

 

"Point ne suffit au sage de n'être pas coupable, il lui faut être dieu"

(Plotin) 

Nous ne voulons pas seulement être dieu, mais encore en trois personnes,la clé de tous les songes,notre belle image balancée dans le ciel.
J.-M. M. ©

****

Ouvrir le

Ventre des images
Pour qu'en sortent les abeilles
Pour sentir à nouveau
L'herbe de ce champ
Où naquit un jour
Ce je ne sais quoi
De rosée de poussière
De soleil levant
Cet être d'herbe
De chair
Et de vent

***

Le poème est-ce une tentative De purification ?
Un sourire Devant la honte d’écrire ?
Un bond d’orgueil Vertical ?

***
 Ecrire
Pour faire sonner le soleil
Est-ce pour cela
Que j'écris
Des pluies d'imagination
Claires
Comme des enfants
Se direEnsemble nous allons
Vers des rives profondes
Des comptines
Enfantines résonnent
 La vie
Est en tablier
Désirés

Où sont les rivages
Désirés

Je suis plus accroupi
Que cet amas de maisons
Village aux volets clos
Faut-il qu'à reculons
J'avance
Mon enfance à porter
Vers d'adultères Planètes
 Un clos de vignes
Tachées de soleil
Des murs gris
Que le vent usa
Me réfugier
 Est-ce pour cela que j'écris
Rêver rêver
Rivages de l'homme
Contre la mer

***** 

Ah ! Cruel désir de l’âme
Androgyne
Etre le regard et le miroir
À la fois
Nos élans vers l’amour

Ecrasés


****** 

Arc-en-ciel
Fraternité
Des sexes et des fleurs
Furtives
Des ombres passent
Dans le palais
Des couleurs
Fraternité des cordes

Au piano
O coquillage
Ivresse du coq
Le soleil tremble
Au cœur
Dans l'erranceDes eaux

 © J.-M. M.

http://monsite.wanadoo.fr/jean-michel.mayot/

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