DIEU ET LA SOUFFRANCE


« Parler de Dieu aujourd'hui dans le langage des premiers siècles, c'est se condamner à n'être pas compris
et c'est faire courir à Dieu le péril d'apparaître comme un mythe relégué au musée des antiquités » (Maurice Zundel).


PENSER LA BLESSURE, PANSER LES BLESSURES
( Extrait de Conférence à l'A.G. du mouvement "Jonas-Vosges", en 2010, par Pierre FETZER )
Pierre Fetzer le Webmaster de ce site et éditeur d'un recueil "LA CLEF DES SONGES"


« Approfondissement » autour du grand « LIVRE DE JOB », éclairé par le « RENOUVEAU » apporté par le Message Evangélique, dans notre environnement actuel de cataclysmes, d’épreuves, de ruptures, de conflits, d’exclusions, de violences, d’injustices…Autant de blessures qui touchent notre monde.
Les Blessures de la vie, les souffrances humaines sont de réelles questions pour l’Eglise et pour la Société. Une pensée sur la blessure ne peut être élaborée qu’avec une grande prudence et un infini respect de l’être blessé. L’Eglise ne peut trancher au couperet unique de la Loi et doit faire preuve d’humanité envers ses fidèles selon une évolution voulue par Jésus lui-même quand il promet de leur envoyer l’Esprit pour améliorer leur manque de compréhension.
La THEOLOGIE PRATIQUE est tout particulièrement appelée à assumer la tension entre discours théorique et expérience concrète (Contemplation-Action).
Comment parler vraiment de la souffrance lorsqu’on n’est pas concerné dans sa chair et son environnement immédiat. La Souffrance peut être insupportable, acceptée, surmontée, selon le degré de spiritualité intérieure qui procure force et résistance à cette souffrance, quand la douleur excessive ne détruit pas l’être.

« La souffrance des êtres humains vient de leur manière de percevoir la vie et les événements venus de l’extérieur. On peut souffrir ou ne pas souffrir face à un évènement en fonction de notre degré de conscience et de notre interprétation de la réalité. Certains humains naissent endormis et ne s’éveillent jamais. Dommage ! ».
Anthony de Mello,Jésuite d'origine indienne (1931-1987).

LA SOUFFRANCE ( Piste de recherche)
Autour du « LIVRE DE JOB »
Et à la lumière du « Message Evangélique ».
I - La Prospérité et la Souffrance de JOB.

II - La Foi de JOB – Abandon au Dieu d’Amour.
( Ancien Testament)
III - Les souffrances actuelles :
( Colloque de Strasbourg – 11et12/4/2010).
* Panser les plaies du corps.
* Penser les plaies de l’âme.
IV - Questionnements sur le tremblement de terre de « HAÏTI » en 2010
V - Révélation de Dieu et dialogue « HUMAIN » par son Fils JESUS.
Le Dieu d’Amour, présent en nous par l’Esprit qui nous dynamise.
La Révélation Intérieure après la Résurrection du divin parmi nous.
( Nouveau Testament ).

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I -PROSPERITE ET SOUFFRANCE DE JOB


A la lecture du « Livre de Job », nous découvrons ce qui peut arriver de pire à un être pourtant intègre, droit, craignant Dieu, éloigné du mal, connaissant la prospérité, la réussite de ses entreprises, une famille comblée et la maîtrise complète de tout ce qu’il possède ! Une réussite matérielle, signe de bénédiction divine dans l’Ancien Testament.
Pourquoi la souffrance, la ruine de ses biens, la colère des siens et même la sienne? Où est Dieu dans tout cela ? Comment le retrouver ? Comment survivre à la déchéance humaine ?
Un peu d’histoire : On nous présente le « Livre de Job » comme un des premiers écrits bibliques qui pourrait être contemporain de Moïse lui-même qui en serait l’inspirateur ?
Job aurait vécu avant Moïse et assez longtemps après son épreuve pour laisser bonne mémoire de l’histoire authentique et bien réelle de Job, de sa famille et de ses amis. Cette réalité historique nous est confirmée par le prophète Ezechiel ( 14 : 14,20 ) et l’apôtre Jacques ( 5 :11 ). Job était un « Gentil », ( n’appartenant pas au Peuple Elu !), vivant au pays de Hus, aux frontières d’Edam, voisin d’Israël . Ces deux peuples n’entretenaient pas de bons rapports entre eux. Il est donc étonnant que cette histoire ait été admise dans les récits bibliques du Peuple de Dieu ( Ancien Testament). C’est un peu le même paradoxe qui nous frappe quand Jésus nous parle du Bon Samaritain et de la Samaritaine, issus aussi d’un peuple voisin d’Israël et en relations aussi conflictuelles !
C’est pour mieux provoquer le réveil des hébreux et le nôtre que ces modèles bibliques auraient été choisis en dehors du Peuple de Dieu, trop bien installé dans sa certitude de peuple choisi par Dieu pour participer à sa puissance et sa gloire ! Nous avons parfois besoin de ces rappels divins, hors de nos églises, pour nous tirer de notre somnolence, de nos certitudes doctrinales et des traditions respectées à la lettre, sans évolution possible .

Qui oserait croire que Dieu n’ait eu aucune pensée pour un « Gentil » et tous les peuples de la terre entière ?
Job était venu s’établir aux frontières d’Edam, en milieu pauvre et défavorisé … D’origines inconnues et sans ressources particulières, Job avait une nombreuse famille ( sept fils et trois filles). Il avait fait prospérer ses biens, ses troupeaux de brebis, de chameaux, de bœufs et d’ânesses. Il était reconnu pour être l’homme le plus riche et le plus respecté de tous les fils de l’Orient ( Job I :1,3 ). La prospérité était là !!! Job est devenu riche. Tout lui appartient. Un destin de richesses qui génère souvent la tentation d’oublier Dieu. Dieu permet alors à l’esprit du mal de mettre Job à l’épreuve dans la souffrance et les larmes. ( Job 2 : 1,8)
Voici qu’il perd tout ce qu’il possède et que tous se détournent de lui. Dans ce récit, une question sans réponse : Dieu laisse Job, son fidèle serviteur, entre les mains de l’esprit du mal à qui il interdit d’attenter à sa vie ? Pourquoi Jésus a-t-il, lui aussi, subi les assauts de l’esprit du mal lorsqu’il s’était retiré au désert ?
« Il est écrit dans le Livre d’Isaïe que les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées… »
On peut toutefois noter que le Dieu de l’Ancien Testament est à l’image d’un Patriarche Suprême, Paternel et Tout-Puissant. La révélation d’une nouvelle image du Père, Dieu d’Amour et de Paix, en la personne de Jésus-Christ, est tout autre, inattendue, mal comprise de ses contemporains qui attendaient un Messie libérateur, chassant les ennemis du Peuple de Dieu ! Certaines communautés religieuses sont encore en guerre !


II - LA FOI DE JOB - Abandon au Dieu Créateur. ( Ancien Testament)


Job est un homme solide et l’on peut lire sa force de caractère tout au long des 40 chapitres qui nous racontent la Souffrance de Job !!! Celui-ci nous décrit bien son ressenti face aux malédictions qui s’abattent sur lui. Malédictions ??? C’est le terme que sa famille et ses amis vont employer sans cesse pour le détacher de son Dieu qu’il vénère et respecte malgré tout ce qui lui arrive. Il perd non seulement tous ses biens matériels mais tombe malade dans sa chair. Il doit être sûrement coupable… à moins que son Dieu soit impuissant ! Sa femme, ses 7 garçons et ses 3 filles, ses anciens amis l’abandonnent, reviennent sans cesse à la charge pour le détacher de ce Dieu ‘maudit’ qui accable son serviteur fidèle. Job tombera plusieurs fois dans leur embuscade. La femme de Job le voit dépérir physiquement et lui répéte sans cesse : Maudis Dieu et meurs ! ( Job 2 :9,13). Job se lamente, invoque son Dieu et lui montre incompréhension et révolte, mais ne retire pas sa confiance à Dieu( 3 : 1,26). Le Dieu d’Amour est là…
A chaque fois, Job maudit tous ceux qui portent le discrédit sur le Dieu qu’il a toujours aimé et respecté aux temps bénis de la réussite ! Ses angoisses et ses doutes le rendent insupportable aux autres comme à lui-même ! Le livre de Job peut nous paraître long et à répétitions. Les interventions incessantes des anciens amis, qu’il doit affronter sont volontairement un rappel des souffrances endurées par Job qui doit se justifier, montrer qu’il ne mérite pas la colère divine, comme certains le pensent encore de nos jours après un cataclysme. Job s’est battu contre tous ses accusateurs pour leur crier son innocence et renouveler sans cesse sa fidélité à un Dieu d’Amour et non pas sa hargne contre un dieu vengeur qui l’aurait écrasé justement ! Les 42 chapitres du Livre de Job, en discussion avec son entourage et avec Dieu ont été écrits pour rétablir cette idée d’un Dieu d’Amour, Juste, Reconnaissant et Généreux pour son serviteur Job !!! Celui-ci apaisera la colère divine contre ses amis et sa famille qui avaient cessé de croire…
Le Seigneur rétablira Job et les siens dans leur premier état de prospérité ( 42 :7,16 ).
Le pari de Job s’est affirmé dans sa fidélité à l’Amour, l’Amour Infini de Dieu.


III - LES SOUFFRANCES ACTUELLES


On pourrait penser que notre planète a évolué rapidement vers un progrès plus humain, mais aussi plus réfléchi et spirituel. La prospérité et la réussite matérielle ne sont plus toujours considérées comme un gage de bénédiction divine ! Hélas, nous sommes encore proches des amis de Job…La prospérité bénie par Dieu était reconnue dans un Peuple de Dieu, nomade et conquérant par nécessité. Il devait se battre au quotidien pour se fixer dans un territoire, vivre et recevoir, parfois, de Dieu la manne alimentaire qui lui permettrait la survie. De nos jours, certains Gouvernants civils ou Religieux véhiculent encore cette image de prospérité issue du divin pour en tirer profit ou parts de marché ! Et le spectre des guérillas et des lendemains incertains apporte toujours la souffrance dans notre monde dit « civilisé » . On joue sur la Peur des autres et de Dieu !
On sait tous combien les hommes de pouvoir gardent un « Gott mit uns » à leur ceinture. La crainte du jugement dernier, de la colère divine, l’enfer, sont encore souvent mis en avant pour asseoir davantage les pouvoirs des milieux sectaires, intégristes, traditionnels et conservateurs de nos institutions. La peur, la punition des fautes et la crainte de Dieu sont leur arme la plus efficace. On a parfois l’impression que le message d’Amour et de Pardon, apporté par Jésus, est occulté par l’obéissance inconditionnelle aux pouvoirs en place…La Lettre passe encore avant l’Esprit = Raison d’Etat = Raison d’Eglise.
La loi devrait pourtant être au service de l’homme, comme Jésus l’a proclamé souvent.
La culpabilité est toujours exploitée pour asservir les êtres fragiles ou en recherche et les maintenir facilement en condition de soumission et de repentance dans les initiations des communautés plus ou moins sectaires qui les dirigent ainsi plus facilement !
Nos souffrances et nos douleurs ne sont pas toujours la conséquence de nos fautes…Il faut chercher plus haut un Dieu qui ne soit pas un Patriarche, un Père absolu indiscuté,
Etre anthropomorphique comme les dieux de l’Olympe ou des tribus anciennes !
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Nous n’allons pas analyser toutes les catastrophes, les deuils, les conflits, les violences, l’esclavage des enfants et des femmes, des plus pauvres dans certains coins de notre terre, le viol des biens et des consciences, l’exploitation abusive des travailleurs de la base, les exclusions, les inégalités qui perdurent même là où l’on affiche la devise : Liberté – Egalité - Fraternité . Les médias s’en chargent et nous en abreuvent à chaque instant ! Les ignorer est impossible et c’est un manque impardonnable de compassion. Nous porterons notre réflexion sur une vidéo du tremblement de terre d’Haïti. Chacun peut y trouver une image forte qui sera différente selon son ressenti intime…
On représente volontiers le Christ crucifié dans sa chair. L’essentiel, invisible pour les yeux : la souffrance de l’âme à Gethsémani ! ( Message tronqué par ses amis divisés) .
Notre époque a le mérite de s’intéresser davantage à la douleur des êtres en souffrance. Mais, il y a des moments où la souffrance psychologique peut surpasser la douleur. Job a connu cette souffrance qui détruit un individu jusqu’à l’intérieur. De nos jours, on appelle cela d’un mot qui parle de lui-même : DEPRESSION. Il y a aussi les harcélements psychologiques. Il y a d’autres formes sournoises peu connues comme le « Burn Out » qui est étudié sérieusement à l’heure actuelle. C’est la souffrance du soignant qui génère un épuisement émotionnel, une tendance étrange à dépersonnaliser ses patients, une réduction de l’accomplissement personnel. Le soignant se juge incompétent et inutile pour ses patients jusqu’à le mener à l’épuisement.

SOUFFRANCE ET DOULEUR


Dans les pays où les techniques médicalisées se sont développées, on néglige souvent cette dépression intérieure qui peut mener à des maladies corporelles autres, jusqu’à la mort… quand le harcèlement de l’inutile, du rejeté, de l’exclus, est insoutenable ! Le chemin de croix traditionnel est une tragédie visuelle qui nous fait oublier le vrai calvaire de Jésus : La souffrance de Jésus, abandonné au jardin de Gethsémani…
( Avoir tant donné à ses disciples et à ses amis pour en arriver là…( Division des siens – Message tronqué ?). Un médecin, témoigne et nous parle de sueur de sang ! ( Luc 22-44). On peut ainsi ajouter que les blessures causées par la trahison ou l’abandon d’un(e) ami(e), d’un collaborateur de confiance… Plus encore, les blessures de la Religion sont d’autant plus grandes que la confiante croyance à notre initiation a été primordiale. Dès les premiers temps, la découverte et l’enseignement de la voie spirituelle entraine une certaine adhésion sans faille dans une communauté où l’on s’est investi avec conviction pour un beau message présenté comme divin. S’il exclut l’humanité du divin apportée par Jésus, la blessure peut laisser des cicatrices indélébiles. On peut appliquer avec prudence cet adage, valable en amitié et en amour, en direction de conscience, en conseil juridique ou économique, en communauté d’église : Peine, Incompréhension, Désillusion, viennent souvent de notre excessif imaginaire !
Les humains ont imaginé un Dieu d’abondance à leur convenance, un monde sans souffrance ni cataclysme . Ils n’ont pas fini d’étre révoltés et déçus dans ce monde en perpétuel restructuration où le calme est plus rare que la tempête. Jésus savait que tous ne seraient pas d’accord sur l'existence de Dieu, le Message Evangélique et ses exigences humanitaires . Il savait que certains croiraient et d'autres non et qu'il y aurait des persécutions :
« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. » (Mathieu 10 :34)

Il faut distinguer la DOULEUR qui fait dire « J’ai mal »
de la SOUFFRANCE qui fait dire « Je suis mal ».

Quand la douleur occulte la souffrance, c’est le coma de l’âme P.F. !

PENSER LA BLESSURE- PANSER LES BLESSURES.
PHYSIOLOGIE
Panser les plaies du corps.
-Techniques médicales occidentales, orientales, naturelles…

PSYCHOLOGIE
-Penser les plaies de l’âme.
Psychotérapies – Croyances- Convictions…

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Etrait très intéressant et utile d’Angela Kaupp (Freiburg – Colloque de Strasbourg).


« J’aimerais conserver cette image de « la blessure et du « pansement »
- a) Avant d’appliquer un pansement, il faut nettoyer la plaie. Il est impératif
de donner aux questions l’espace nécessaire: pourquoi moi ? pourquoi maintenant ? Quel en est le sens ?. Formuler des doutes et des questions stimule la recherche de nouvelles réponses. Une consolation trop rapide réduit plus au silence qu’elle n’apaise.
-b) Alors que parfois suffisent un pansement et quelques bonnes paroles, d’autres blessures doivent être traitées par un spécialiste. Qu’une crise arrive à être surmontée rapidement ou que le processus de guérison dure plus longtemps, dépend tout aussi bien de ce qui a déclanché cette crise que des ressources que possède un être humain pour en finir avec. C’est pourquoi le traitement approprié d’une blessure exige une véritable prise de conscience de la gravité de cette crise et, le cas échéant, la consultation d’un spécialiste. Il en est de même pour les crises spirituelles.
-c) Un pansement n’est ni du définitif, ni une parure. Il serait néfaste que le concerné s’habitue à son pansement. Certes, il est possible que d’une part le pansement lui évite d’avoir à supporter la vue de sa blessure, mais, de l’autre, elle le limite dans son aptitude à réagir. Son entourage doit avoir suffisamment de doigté pour apprécier quand il est de mise de pouvoir enlever le pansement, voire quand une personne est en mesure de pouvoir supporter elle-même sa crise. Ce serait une grave erreur de vouloir surprotéger une personne tourmentée.
-d) Le pansement n’est qu’une aide et sans la volonté ni l’effort du blessé, une guérison n’est pas envisageable. Ceux qui sont concernés doivent venir à bout eux-mêmes de leur crise. Selon leur potentiel et leurs réserves personnelles, la crise peut être génératrice d’un nouvel élan et l’aboutissement d’une croyance renforcée. Pour y accéder ils ont besoin d’un entourage d’écoute et de guides ; mais eux-seuls doivent choisir le chemin et fixer le rythme de la marche ». A.K.

IV - LE TREMBLEMENT DE TERRE DE HAÎTI 2010


Réactions et questionnements

« Qu’avons-nous donc fait au Bon Dieu pour que tout s’écroule autour de nous ? »
Les aimés de la vie = ensevelis, les biens = détruits, les institutions = à terre.
Une fin du monde ciblée sur Haïti en ruines. Les symboles civils et divins à terre !
CATHEDRALE + PALAIS PRESIDENTIEL + PALAIS DE JUSTICE et PRISON + REVENUS + SERVICES + IMMEUBLES HUMANITAIRES + Pillages et tueries…
La réponse de Jésus est sans ambiguïté et novatrice :

« Pensez-vous que les galiléens maltraités et tués par Pilate fussent de plus grands pêcheurs que tous les autres ?
Croyez-vous que les dix-huit personnes, écrasées sous les ruines de la tour de Siloé, soient plus coupables que les autres personnes de Jérusalem ?

( Luc : 13-1,5 ).

Si l’on raisonne en termes humains en demandant des comptes à Dieu pour toutes les souffrances et les malheurs endurés, nos explications et toute justification restent inimaginables par des humains éloignés de la présence quotidienne du divin en eux. Notre culpabilité ne justifie pas une telle violence. (Malédiction divine d’autrefois !) Il faut savoir vivre avec des questions sans réponse et garder confiance comme Job.
L’Amour même souffrant ou battu ne meurt jamais quand il existe vraiment en nous.


V- REVELATION DU DIEU D’AMOUR PAR JESUS


La révélation d’une nouvelle image du Père, Dieu d’amour et de Paix, en la personne de Jésus-Christ et de tous nos frères dans la foi, apporte une autre réponse à l’humanité toute entière. Le mal et la souffrance trouvent un certain havre de paix en Jésus-Christ.
Le Dieu Très-haut, le Seigneur tout puissant, en colère, vengeur, maître des anciens dieux dont on avait peur , devrait disparaître de nos vies de chrétiens.
Le grand architecte de l’univers perd, chaque jour, les preuves d’une existence que la Science recule sans cesse…C’est l’erreur de ceux qui pensent tuer Dieu sans savoir qui Il est vraiment ou en faisant un amalgame entre Croyances-Foi-Religions-Philosophies !
Nous retrouvons le Dieu de Job , générateur d’Amour ! La Science n’explique pas tout l’AMOUR de l’Esprit qui nous dynamise si notre vie intérieure est habitée par Dieu comme celle de Job !
Nous voici arrivés aux temps nouveaux de la BONNE NOUVELLE !
Le Dieu qui répond à toutes les questions n’existe pas dans les laboratoires de recherche.
Les astronomes sont plus à même de comprendre l’INFINI et de croire à l’Ineffable !
Le Messie, incompris et rejeté par ceux qui attendaient un libérateur de l’occupant romain, viendra secouer l’humanité pour lui laisser entrevoir un autre royaume de joie intérieur pour chacun des croyants… en Lui.
Le peuple de Dieu, que nous sommes, serait-il en mesure de comprendre enfin le vrai visage de Dieu ? La réponse est en Jésus-Christ lui-même à ses apôtres :
« je suis dans le Père et le Père est en moi » (Jean X :38). .
Les pouvoirs de l’Amour Divin ne sont pas l’amour du pouvoir encore recherché par les hommes ! Je me méfie plus du Pouvoir-possession que de l’Amour-don !
Ainsi, le Dieu d’Amour de job nous mène directement à une vie intérieure à l’abri de toute violence interne et externe. Les saints et les martyrs ont connu la Souffrance tout en gardant cette joie intérieure d’être habité par l’Esprit qui nous dynamise, si nous sommes correctement branchés à cette Force divine d’où nous venons pour y retourner à notre fin terrestre. En retrouvant le Dieu d’Amour de Job, nous ne faisons pas cet amalgame du Créateur tout puissant, avec la Souffrance qu’Il pourrait créer pour le plus plus grand malheur de tous ceux qui côtoient la douleur.( Malédiction divine).
Maurice Zundel, suisse, prêtre, docteur en théologie, mystique, poète, liturgiste, a vécu de 1897 à 1975. Il définit bien, à mon humble avis, la piste du Dieu d’amour de Job. Cet Amour passion qui purifie en Dieu et détruit souvent en l’homme oublieux de Dieu.
Le Pape Paul VI disait de Zundel qu’Il était un génie, génie poète, génie mystique, écrivain, théologien et tout cela en un". Je vous donne un extrait d’un de ses ouvrages : « Le Dieu Inconnu » de Maurice Zundel.
Dieu est tout-puissant dans son ordre qui est l'ordre de l'Amour, mais impuissant dans tout ordre qui n'est pas de l'ordre de l'Amour.
Or, l'Amour est source de liberté, parce qu'il ne fait appel qu'à notre générosité et exclut toute contrainte, aussi bien intérieure qu'extérieure. Aussi bien, est-ce à cela que nous reconnaissons la Présence divine : qu'elle coïncide avec notre libération.Nous voici de nouveau à la croisée des chemins. Il faut choisir notre Dieu. De quel Dieu parlons-nous ? Si nous parlons du Dieu-Esprit, du Dieu de la conscience, du Dieu-Amour, il ne faut plus le mêler au Dieu despote, au Dieu de la tribu. Celui-là c'est le Dieu de la peur, du jugement sans appel.

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Pour terminer ce propos sur la Souffrance, je vous cite une histoire de Bruno Ferrero, dans son opuscule intitulé « Graines de Sagesse » ( Ed.du signe).
LE MAGASIN
Un jeune homme entre en rêve dans un grand magasin. Derrière le comptoir se tient un ange qui fait office de vendeur.
« Que vendez-vous ? » lui demande le jeune homme.
« Tout ce que vous désirez ! » répond l’ange avec courtoisie.
Alors le jeune homme se met à énumérer :
« Dans ce cas j’aimerais bien : la fin des guerres dans le monde, plus de justice pour les exploités, tolérance et générosité pour les étrangers, davantage d’amour dans les familles, du travail pour les chômeurs, plus de vie communautaire dans l’Eglise, et…et…
L’ange lui coupe la parole :
« Excusez-moi, Monsieur, vous m’avez mal compris, ici, nous ne vendons pas de fruits,
nous ne vendons que des graines »…

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Cela nous fait penser à une parabole de Jésus : Le Royaume des Cieux est comparable à un homme qui avait semé de la bonne semence dans son champ… » (Matt : 13,24)
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Dieu a posé les pieds sur terre par Jésus, comme une semence, un ferment, que nous apportons, jour après jour, à notre paradis terrestre. Le baobab du Petit Prince nait d’une petite graine. Les grains de sable de notre combat sur terre ralentissent et stoppent parfois les grandes mécaniques du profit … La souffrance reste, mais la douleur diminue parfois grâce à nous. Le Dieu d’Amour de Job et de Jésus nous aident par l’Esprit d’amour qui nous dynamise si nous nous y branchons correctement !
Terminons par un proverbe arabe : « Dieu nous donne les mains, mais Il ne construit pas les ponts ». Il ne les détruit pas non plus. Il peut y avoir des interventions divines locales ou mondiales. Personne ne peut prouver le contraire, mais celui qui se repose sur ces certitudes risque de n’avoir pas d’échos quand il le désire. Soyons réalistes et patients comme Job et retenons Zundel et la puissance de son Dieu d’Amour. Il faut parfois creuser profondément pour trouver l’eau dans le désert, passer au tamis des tonnes d’eau pour découvrir une pépite d’or dans des ruisseaux secrets , parcourir les méandres de tout un fleuve de vie, trouver l’océan de ses rêves après en avoir goûté et subi les flux et les reflux. Si la souffrance vous donne soif de vérité, de paix, de liberté, d’amour, venez vous asseoir plus souvent avec Jésus, au puits de la samaritaine. Votre souffrance aride et physique sera soignée par une eau spirituelle dont vous ignoriez peut-être le manque pour porter mieux votre fardeau. Jean ( 4 : 7,30 )

Pierre Fetzer – 2010.

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NON, DIEU NE VEUT PAS
NOUS VOIR SOUFFRIR

Pour Veronique Margron, penser que la douleur est bonne parce qu'elle nous
permettrait de devenir meilleur, de mieux prier, est une idee perverse.

Veronique Margron, Doyenne de l'Université Catholique de l'Ouest, mène une carrière exigeante et assume des engagements multiples ... dont ses chroniques dans" La Vie".
Mais elle vit avec une douleur chronique lancinante dont aucune opération ni aucun traitement n'a eu raison.
Elle temoigne de I'impact de cet état sur sa foi.


" La douleur peut faire perdre la foi, faire plonger dans le desespoir." (C'est une épreuve spirituelle. )


« La douleur physique est une saloperie. Elle n'est pas envoyee par Dieu pour nous punir ou nous rendre meilleur, comme on l'entend encore trop souvent. Dans les Evangiles, Jesus ne dit rien de la possibilité de sublimer la douleur quand il est face aux malades : il les guérit et les soulage. Dieu veut qu'on vive, non pas qu'on meure. S'imaginer que la douleur peut être bonne parce qu'elle me permettrait de mieux écrire, de mieux prier, de mieux vivre avec les autres, c'est vraiment pervers. Si j'ai toujours su que Dieu n'y était pour rien dans ma douleur, croire en lui est un vrai combat.
Car au fur et à mesure que l'on essaie de I'écarter pour qu'elle ne soit pas Ie centre de I'existence, la douleur revient, et s'impose de façon obsédante.
II y a un stade où l'on tombe dans le non-sens absolu, prisonnier d'une force dévorante au fond de soi.
La douleur peut faire perdre la foi, faire plonger dans Ie désespoir. Car croire en un Dieu qui m'aime et me veut du bien apparaît impossible. C'est donc trop facile de dire que la foi peut être une force dans I'épreuve. Pour un chrétien, la douleur est redoutable car elle oblige a remanier ses images de Dieu.
C'est une épreuve spirituelle...
J'ai trouvé une plus grande justesse dans la foi, la force de vouloir habiter ma douleur depuis tant d'années. Je n'attends pas de Dieu qu'il me guérisse, mais je crois qu'i! accompagne tout instant. II y a des moments où l'on se sent tellement seul, que même les plus proches ne peuvent pas vous rejoindre. Croire que le Christ est dans ma peau, et qu'il est le seul à pouvoir se tenir là, dans les heures de crise en particulier, cela peut changer la façon d'habiter la douleur. Que le Christ soit Ie compagnon au coeur de l'absurde, personne ne peut vous l'arracher. Mais je reconnais que Je ne pourrais avoir cette sureté de la presence du Christ si, par ailleurs, je n'avais la presence des proches et des amis qui font de leur mieux, à travers des gestes élementaires et presque dérisoires pour faciliter le quotidien. II y a des personnes qui disent que la douleur permet de s'unir aux souffrances de la Passion. A ceux-la, j'ai envie de répondre : seul celui qui souffre peut affirmer celà. Personne ne peut le dire à sa place ou lui imposer cette manière de vivre sa douleur. Néanmoins, cela a toujours été pour moi un soutien incroyable que de penser à la Croix, et il faut parfois que je me force pour aller jusqu'au bout, jusqu'à la Resurrection. A moins de penser que le Crucifié est déjà vainqueur de la mort. Et qu'alors chacun de nous peut être déjà vainqueur tout en étant totalement vaincu. S'unir à la Passion quand on souffre terriblement sur un lit d'hopital peut se matérialiser de façon élémentaire: c'est prendre sur soi pour dire bonjour a l'infirmière, par exemple. C'est sortir de sa douleur. C'est ce que fait Ie Christ sur la Croix quand il console le bon larron en lui donnant rendez-vous au paradis. »

Véronique Margron , Doyenne de l'Université Catholique de l'Ouest - Interwiew de Jean Mercier- La Vie- 2010

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karajan - beethoven, symphonie n.7/ 2ème mouvement
envoyé par scupa.

 

Après vous avoir parlé de la souffrance et d'une autre image de Dieu, humanisée sans l'anthropomorphisme habituel adapté aux peuples de l'Ancien Testament et des intégristes conservateurs de notre temps, je voudrais vous inviter à consulter une page de Christian BOBIN en rubrique "Philosophie". Vous aurez peut-être éliminé de votre esprit ce que l'on dit habituellement chez les croyants et les incroyants: "Allah l'a voulu ainsi" - Comment Dieu a-t-il pu vouloir cela - "Et Dieu dans tout cela"...." Dieu est puissant, jaloux,vengeur, juge impitoyable ,gardien du Temple, fournisseur, etc...
Un bon moyen, pour les bergers de toute classe, de formater les foules pour garder la main sur les troupeaux....oui !!!! mais les autres, vous, nous qui vivons d'Amour ???
LE DIEU D'AMOUR reste le seul valable pour les croyants qui ne marchandent pas avec leurs croyances ou leur religion!!!
Je vous renvoie à la citation ci-dessus de Zundel et au merveilleux texte de Bobin (extrait). On peut croire à ce Dieu d'amour, si l'on sait aimer l'humanité des autres!!!

Dieu est tout-puissant dans son ordre qui est l'ordre de l'Amour, mais impuissant dans tout ordre qui n'est pas de l'ordre de l'Amour. (M.Zundel)

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Extraits de la rencontre avec Christain Bobin...Tout sonne vrai à l'entendre!!!
Le pas feutré de la méditation au plus près de l'intime!

Une phrase très belle d'un gitan dit: "La plus belle vie, c'est la vie qui a connu beaucoup de souffrance"
Parce tout ce qui ouvre le coeur fait venir de l'air...et l'air c'est l'Esprit qui nous monte à la tête... c'est Dieu même. Notre coeur est si dur parfois... il faut bien que les épreuves soient là pour le fracturer comme une pierre sur un morceau de bois sec à enflammer. Il ne faut pas rechercher les épreuves parce que çà serait du masochisme. La joie peut donner évidemment la même chose. Mais, je sais que, dans cette vie, on ne peut pas choisir et c'est pour cela que je ne fais pas de l'angélisme et que je prends ce qui vient, ce qui m'est donné ou ce que je subis parfois; je prends et j'essaye de tout accueillir!

Ma révolte concernant les églises et la foi?
Je crois que les institutions et les églises comprises sont les tombeaux de la vie. Le problème, c'est la puissance. La vie ne va jamais se montrer là où il y a de la puissance, la puissance montrée du costume, de la fonction et de la représentation. La vie est comme un animal farouche qui craint ces choses-là, comme une bête qui craindrait les chasseurs. Là où il y a de la puissance affichée, l'espace du vivant se restreint, diminue. C'est la seule pensée que j'aurais de ces manifestations très officielles de la religion, mais on ne peut tout exclure, pas même qu'un évêque croit en quelquechose!!!

Quête de la pureté?
La sainteté m'a longtemps intéressé jusqu'à ce que je trouve mieux qu'elle!!! La vie de chaque jour, ravaudée par endroits, comme un drap de coton qui a beaucoup vieilli, avec des initiales brodées de rouge...
La lumière est le mot le plus beau que je connaisse avec le mot neige...à l'entendre, à le lire, à l'écrire, je me sens en paix.
Même l'aveugle peut voir la lumière.Il suffit que quelqu'un de bon lui parle. Le fin fond de la lumière c'est la bonté...
Le paradis, c'est le réel, ce qui se passe au présent, où çà se passe, au moment où çà se passe. C'est d'être présent chaque jour de sa vie avec les rencontres qu'on peut faire...c'est le réel, la chose que la plupart du temps on cherche à fuir...la vie quotidienne non protégée, sans puissance. C'est la douceur et l'étonnement de vivre une vie dont on ne comprend pas le sens, mais qui a un sens..c'est "le jour après jour"....Figurez-vous qu'on y est!!! ...

ChristianBobin

 

 

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Autre texte à méditer!

LE SACRIFICE

Le Sacrifice...

 

 

Pour la majorité des humains, le mot sacrifice s’accompagne de l’idée de difficulté, de privation, de souffrance.

Pour les Initiés, au contraire, il s’accompagne de l’idée d’Amour, de joie, parce qu’ils savent ce qu’est le sacrifice, quelle est son utilité et c’est pourquoi ils ne pensent qu’à faire des sacrifices.

Le sacrifice est la transformation d’une matière en une autre, d’une énergie en une autre : on se prive d’une chose pour en avoir une meilleure à la place.

Voilà le sacrifice.

Prenez un morceau de charbon : il est noir, laid, sale. Vous le sacrifiez et il devient chaleur, feu, lumière, beauté.

Donc, si vous ne voulez pas faire de sacrifices, vous resterez dans la laideur, la faiblesse, l’impureté.

Tant que vous gardez cette pensée que le sacrifice est la souffrance et la pauvreté, bien sûr, vous n’aurez aucune envie de faire des sacrifices.

Il faut adopter le point de vue initiatique.

Vous voulez renoncer à une mauvaise habitude : le jeu, par exemple, la boisson, la cigarette, ou les femmes…

Tant que vous ne l’aurez pas remplacée, elle viendra vous tenter, vous tourmenter et vous succomberez parce que vous n’avez pas suscité un autre besoin capable de lutter contre elle.

Tant que les humains n’auront pas compris cela, ils feront des expériences très douloureuses, et alors, bien sûr, ils vous expliqueront que ce n’est pas la peine d’essayer de faire des sacrifices, car non seulement on ne réussit pas, mais on est encore plus malheureux.

Si vous fréquentez quelqu’un qui a une mauvaise influence sur vous : inconsciemment vous imitez ses réflexions, sa façon de penser, ses réactions, et au bout de quelque temps vous vous apercevez que les autres se détournent de vous : ils ne vous aiment plus.

Si vous décidez de ne plus fréquenter cette personne pour ne plus l’imiter, vous n’y arriverez pas.

Il faut seulement fréquenter quelqu’un d’autre. D’ailleurs, c’est souvent une solution que les humains trouvent tous seuls.

Quand un homme veut se libérer d’une femme qui ne lui apporte que des troubles, il tâche d’en trouver une autre !

Instinctivement les humains se conduisent donc d’après les préceptes de la sagesse éternelle.

Seulement ces préceptes ne sont pas toujours bien appliqués.

Quand un homme veut changer de femme pour trouver plus de bonheur, ce n’est pas sûr qu’il le trouve.

Il arrive même que pour échapper à une mégère, il tombe sur pire mégère.

Ou bien on veut changer de régime politique et le suivant n’est pas meilleur non plus.

L’instinct de changement est très développé chez les humains.

Seulement, le mari qui est rassasié de sa femme et qui en cherche une autre parce que ça le réveille, ça le stimule, que doit-il faire avec l’ancienne femme ?

Les lois karmiques sont là.

Voilà à quoi on ne pense pas : on aime le changement, et c’est bien, mais pour cela il faut une science.

Les humains sentent confusément qu’il faut changer quelque chose, oui, mais ce n’est pas tellement à l’extérieur qu’il faut apporter des changements, c’est en soi – même.

Vous voudrez savoir par exemple comment vous pouvez remplacer la vanité ?

La vanité, c’est de vouloir être glorieux parmi les humains, vouloir être remarqué, estimé, apprécié, recherché, invité…photographié !

Et si vous voulez la vaincre, toute votre vie vous pourrez vous bagarrer, vous n’y arriverez pas, elle est là.

Alors, que devez – vous faire ?

Voilà : il faut comprendre que désirer la gloire est une tendance normale, naturelle, mais au lieu de demander la gloire devant les humains, il faut demander à être glorieux dans le ciel parmi les anges et les archanges.

Vous remplacez donc la gloire terrestre par la gloire divine et vous êtes sauvé.

C’est ainsi que votre vanité vous amènera jusqu’au Ciel.

Parce que vous aurez compris que c’est au Ciel que vous devez chercher à plaire, pas aux humains.

Et vous voyez, non seulement cette vanité est permise, mais elle est même recommandée.

On ne peut pas faire des sacrifices si on n’en voit pas l’utilité.

D’ailleurs, si un sacrifice n’a aucune utilité, il vaut mieux ne pas le faire.

Tous les sacrifices que vous faites pour une idée humaniste se transforment en or, en lumière, en Amour.

Voilà le secret.

Le plus grand secret, c’est l’idée, l’idée humaniste pour laquelle vous travaillez.

Si vous travaillez pour vous – même, pour satisfaire vos désirs, vos besoins, vos instincts, vos passions, vos convoitises, tous les sacrifices que vous faites pour gagner les autres, les amadouer, les mettre dans votre poche, ne se transforment pas en lumière, en énergie divine.

Il y a beaucoup de gens qui font d’énormes sacrifices d’argent, de santé, mais comme l’idée est plus ou moins terre à terre, ces sacrifices ne produisent pas de grands résultats.

Il faut donc que les sacrifices que vous décidez de faire soient sensés.

Il y en a certains qui, pour faire des sacrifices soi – disant, vont se marier avec tel homme ou telle femme, parce qu’en se mariant ils pensent sauver cet homme, qui est un ivrogne, ou cette femme qui est neurasthénique.

Mais est – ce qu’ils les sauveront, Dieu seul le sait !

Vous voyez, la bonté ne manque pas, la générosité ne manque pas.

Ce qui manque, c’est la lumière.

On est aveugle et on ne prévoit pas.

Alors, toutes ces qualités, toutes ces vertus, c’est dommage qu’elles soient gaspillées pour rien.

Il vaut mieux qu’elles soient consacrées à un travail divin qui aidera des milliers de personnes et non une seule personne.

Et encore, il n’est même pas sûr que cette personne soit aidée.

Ce qui est plus sûr, c’est que celle qui a voulu l’aider deviendra une victime…

Donc, je le répète, le sacrifice, c’est de savoir toujours remplacer une chose par une autre, meilleure.

Chaque jour il faut penser à faire ce remplacement pour créer un mouvement, une circulation des énergies, sinon tout stagne, s’atrophie, et voilà la moisissure, la fermentation, la pourriture.

Et c’est toujours une eau nouvelle qui doit couler.

Et si l’on doit méditer chaque jour, prier chaque jour, c’est pour remplacer les vieilles particules par d’autres plus pures, plus lumineuses.

 

Omraam Mikhaël Aïvanhov


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