Les prêtres historiens du diocèse de Saint-Dié
(1860-1920)

 

 

En guise d'introduction

La France des années 1860-1920 n'échappe pas au contexte international. Héritière de la Révolution de 1789, elle cherche sa voie politique, et le XIXe siècle, n'est à bien des égards, qu'un douloureux accouchement. Songeons que depuis 1791 (monarchie constitutionnelle) celle-ci a changé 10 fois de système politique. Le contexte international est lui aussi bouleversé. Les idées des Lumières font leur chemin et l'émancipation des peuples, comme l'éveil des nationalismes, est en marche (Empire Ottoman, Autriche-Hongrie, Italie, Allemagne...). Durant cette période, les puissances nationales européennes entreprennent des guerres coloniales et leurs rivalités conduiront au premier conflit mondial.

En France, nous l'avons rappelé, le système politique n'est pas définitif. La République ne triomphe qu'à partir de 1879. Mais elle reste contestée par une droite française qui groupe monarchistes, bonapartistes et libéraux. Cette période est riche en luttes et conflits intérieurs. Les mouvements d'idées, les courants de pensées et d'opinions sont nombreux. C'est l'époque où le marxisme entre dans le champ politique, où la franc-maçonnerie et les libres penseurs sont au pouvoir. La presse de droite comme de gauche est le relai privilégié de ces différents courants. Cette époque est celle, également, d'avancées sociales notables, en tentant de juguler un capitalisme triomphant (lois sociales sur le travail, sur les salaires, les horaires, les conditions de travail, l'hygiène...) Mais la République des gauches propose, à partir de 1881, une politique de laïcisation de l'Etat qui entraine la France dans les luttes anticléricales et aboutit à la séparation des Eglises et de l'Etat en 1905.

Cet affrontement avec l'Eglise catholique principalement, sera ressenti très souvent comme une atteinte à la liberté de conscience et de pensée dans les milieux cléricaux. Cette période est donc une rupture supplémentaire vers la déchristianisation de la France amorcée, il est vrai, dès le milieu du XVIIIe siècle. Puisque nous évoquons l'Eglise, celle-ci connait également un certain nombre de transformations internes qui vont la faire évoluer vers un durcissement de ses positions antérieures.

Pie IX convoque le Concile du Vatican (1869-1870) et y proclame l'infaillibilité pontificale. Il doit résister aux assauts du Kulturkampf du chancelier Bismarck en Allemagne (1871-78), à la franc-maçonnerie française et à l'ensemble des mesures anticléricales de la République (abolition du budget des cultes, suppression du traitement des ministres du culte, exclusion des congrégations, problème de la liberté de l'enseignement).

Léon XIII, (1878-1903) adopte une attitude réconciliatrice, et demande aux catholiques le ralliement à la République. A Saint-Dié, Mgr Foucault (1893-1930) est un républicain. L'attitude de Léon XIII ne sera pas récompensée, car le ministère Combes décide de  voter la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Pie X (1903-1914) condamne cette loi. Mgr Foucault est expulsé de son évêché (1906). A partir de Pie XI, les relations officielles reprennent et Jeanne d'Arc, "sainte" laïque de la IIIe République, est canonisée (1920).
Les Lorrains en général se montrent attachés à une République modérée et demeurent fidèles dans leur majorité à la religion, à l'école libre, à l'enseignement religieux et militent dans de nombreuses associations catholiques. Les secteurs où la pratique décroit, sont, comme partout ailleurs, les régions à fort développement industriel (Nord Lorrain).
Jules Ferry, homme politique élu de l'arrondissement de Saint-Dié, s'étonne dans sa correspondance : "Combien de révolutions encore passeront sur celle-ci, puisque, moi damné authentique, qui ait débuté dans les Fêtes Dieu, et fini par scandaliser les âmes pieuses, je suis l'élu d'un peuple qui fait des reposoirs, qui tient à la République mais qui ne tient pas moins à ses processions" .
Bien que cette période soit celle du développement industriel et celle de l'expansion du capitalisme à travers la deuxième révolution industrielle (fer et électricité), on assiste également au développement du savoir, et principalement autour de travaux historiques et artistiques,à la création des sociétés savantes, autant d'espaces de développement intellectuel et culturel.

Le mouvement intellectuel au XIXe siècle

Ce mouvement intellectuel avait bien sûr toujours existé au Moyen-Age, comme à l'époque moderne, mais la nouveauté sans doute, est l'extrême développement que ce mouvement connait grâce à l'accession au savoir de la classe bourgeoise. La mise en place des bibliothèques publiques et des fonds d'archives, constitués à partir de la destructuration de collections ou de fonds privés, et principalement ecclésiastiques (après 1789) offre cette possibilité de développement. Cette soif de réécrire l'histoire nait du bouleversement idéologique de 1789. Mais cette réécriture reste empreinte souvent d'anticléricalisme latent dans la première moitié du XIXe siècle.
Rares sont ceux qui sont indépendants. Les grands travaux des historiens du temps sont ceux de Ernest Renan, d'Hippolyte Taine, de Denis Fustel de Coulanges, ou de Henri Labrouste. C'est l'époque où l'on crée l'Ecole Française de Rome et celle d'Athènes, où l'on crée les facultés des Lettres et des Sciences et les sociétés savantes : la Société d'Emulation des Vosges (1825), la Société d'Archéologie Lorraine (1848) et la Société Philomatique Vosgienne (1875).
L'Eglise n'est pas en reste puisque les études que la plupart des dignitaires effectuent, les placent en position de savoir et d'écrire. Nombre d'ecclésiastiques vont ainsi se mettre à écrire après 1850 pour répondre, en quelque sorte au mouvement historique anticlérical du début du siècle. Ne citons pour la Lorraine, que le Cardinal Mathieu, l'abbé Eugène Martin ou l'abbé Jérôme.

Ce mouvement se développe dans de nombreux évêchés, et bien sûr dans les Vosges. Ces ecclésiastiques vosgiens sont une trentaine entre 1870 et 1914. Nous avons volontairement choisi une dizaine d'entre eux parce qu'ils semblent être représentatifs de l'œuvre accomplie.
Leurs maîtres ont été des hommes élevés dans l'esprit du XVIIIe siècle. Dans les diocèses de Nancy et de Saint-Dié, les textes liturgiques qu'ils utilisent ont été édictés par Mgr Bégon, évêque de Toul en 1750 . Ils gardent une secrète sympathie pour la monarchie, restent hostiles à la laïcisation et méfiants à l'égard de la République. Ces ecclésiastiques furent, dans certains cas sanctionnés par leur évêque, mais d'une façon générale, demeurent prudents dans leurs opinions politiques. Leur correspondance ne révèle pas de prise de position nette.
D'une façon générale, ces prêtres vont s'adonner à l'écriture soit par goût de l'histoire, de la poésie ou de l'hagiographie; en effet, leurs thèmes favoris ont trait aux églises cathédrales, monastiques, paroissiales, à la monographie des localités où ils exercent leurs ministères (hagiographie, archéologie, droits et usages...). S'ils participent aux sociétés savantes c'est pour donner un éclairage différent, c'est à dire religieux, sur un sujet. Ce mouvement est unique dans le diocèse et n'aura que peu de suite dans la seconde moitié du XXe siècle.
En cela, il est symptomatique de la volonté de l'Eglise d'être présente sur le terrain culturel et de faire entendre sa voix, au milieu de celles des historiens universitaires et des instituteurs qui ont la même mission dans chaque village...

Car le mouvement est général. C'est l'époque des Lepage (1860), Fontaine (1875), Chanteau (1874), Save (1882), Bardy (1885), Golbery (1877), Pfister (1888). Ceux-ci vont mener leurs travaux au cours de la même période et s'intéresser à tous les aspects de la vie locale. Les abbés Hingre (1878-1887), Chapelier (1892-1924), et L'Hôte (1897-1902) sont, par leurs écrits, leurs contemporains.

 

Les principaux prêtres historiens du diocèse de Saint-Dié (1860-1920)

Les ecclésiastiques, hommes instruits, ont toujours été écrivains. Néanmoins, au XIXe siècle, il s'agit de prouver à leurs contemporains -et peut-être même aux générations futures- ce qui fit la grandeur de l'Eglise dans les siècles passés. Cette entreprise semble devenir systématique dans le dernier tiers du XIXe siècle. Outre leurs charges pastorales souvent confiées à leurs vicaires, beaucoup de prêtres du diocèse vont se consacrer à l'étude de leur paroisse.
Dans une copie d'une lettre adressée à Mgr Sonnois, alors évêque de Saint-Dié (1890-1893) , l'abbé Charles Chapelier précise tous les bienfaits que doivent procurer au curé de paroisse, pour lui-même, pour le village ou la ville -et pour le diocèse-, la rédaction de l'histoire de la communauté :
"Le clergé vosgien doit s'associer, croyons-nous, au mouvement intellectuel qui passionne notre époque. Sans franchir les limites de l'héritage confié à sa sollicitude, sans de rares ou couteux instruments de travail, le prêtre peut apporter sa pierre à l'édifice commun et jeter quelque lumière sur des âges aujourd'hui calomniés, mais en œuvres et riches en dévouement"
"… le sol des Vosges était couvert de croix, de chapelles, d'ermitages, de prieurés, de couvents ou de monastères emportés il y a un siècle par la tempête révolutionnaire. Sauvons au moins la mémoire de ces institutions vénérables et parfois glorieuses. Conservons leurs titres avec un soin jaloux, consultons les archives et les traditions locales, entourons-nous enfin de documents capables de mettre en lumière un passé digne de notre gratitude et de notre respect ".
Mgr Sonnois entend le message puisqu'il enjoint son clergé à l'étude historique. Devenu archevêque de Cambrai, il fait publier un opuscule très intéressant sur la manière de mener ces investigations dans une paroisse (1898); l'idée avait fait son chemin…

Ce mouvement historico-religieux, dans le diocèse de Saint-Dié, a des précurseurs.

Citons tout d'abord le chanoine Joseph Coly (1799-1871†). Il est l'hagiographe diocésain, et a laissé de nombreuses notes manuscrites qui seront utilisées par ses successeurs (L'Hôte, Chapelier, Morquin, Deblaye). Il semble que ce soit Mgr Caverot qui l'ait chargé de ces recherches.

L'abbé Charles Chapiat (1807-1882), poète félicité par Lamartine lui-même, est aussi l'historien du Bienheureux Pierre Fourier et de la Mère Alix le Clerc. Membre de l'Académie de Stanislas, il écrit aussi une monumentale "Histoire de l'Eglise universelle" et une monographie de Vittel (1877).

L'abbé Jean-François Deblaye (1816-1884) est sans doute autant archéologue qu'historien. Chargé par Monseigneur Caverot d'inventorier les reliques du diocèse, il s'en fait une spécialité. Il constitue une importante bibliothèque que l'abbé Charles Chapelier rachète après son décès.
Deblaye est Membre de la Société d'Archéologie Lorraine, correspondant de la Société d'Emulation des Vosges et de l'Académie de Stanislas. Toutefois, son caractère difficile et sa plume acerbe lui valent quelques inimitiés dans les milieux ecclésiastiques et à la Société d'Archéologie Lorraine. Sa correspondance en est le reflet édifiant.

Le chanoine Hingre (1823-1898) est le directeur de la Semaine Religieuse du diocèse de Saint-Dié. Il consacre une grande partie de son temps aux recherches sur la vie des Saints du diocèse, sur les martyrs de la Révolution, sur le Frère Joseph. Il collabore au bulletin de la Société Philomatique Vosgienne, en y publiant les études sur les patois de la Bresse.

L'abbé Edmond L'Hôte (1846-1911) publie de nombreuses études hagiographiques dont une "Vie des Saints du diocèse de Saint-Dié" et une monographie de Notre-Dame de Saint-Dié ainsi qu'une étude sur Jean-Claude Sommier, Grand Prévôt de l’ancienne collégiale. Il consacre d'autres recherches à la Révolution et aux persécutions. Homme à la foi profonde, ardent défenseur de l'identité lorraine et de Jeanne d'Arc, il rédige également de nombreuses notices restées manuscrites
Le chanoine Charles Pierfitte (1847-1910) est initié à la recherche historique par l'abbé Chapiat dont il est le vicaire à Vittel.
Spécialiste des nécrologies de ces collègues (une cinquantaine) il collabore aux publications de la Société Archéologique Lorraine et au bulletin de la Philomatique Vosgienne en consacrant des articles à Vittel, Relanges et aux sires de Darney. Il a constitué une importante bibliothèque qu'il lègue à Charles Chapelier.

L'abbé Augustin-Constant Olivier (1862-1919) est un cas un peu à part. Professeur au Séminaire de Chatel-sur-Moselle, il semble tombé en disgrâce, se retire à Epinal (1907) et devient curé d'Haumougey. C'est là qu'il rédige un imposant "Etat ecclésiatique du département des Vosges pendant la Révolution" (1918-1919) resté manuscrit et légué, par dépit, avec sa bibliothèque à la Bibliothèque municipale d'Epinal.

L'abbé Jean-Marie Didierlaurent (1850-1930) Connu pour ses travaux sur l'abbaye de Remiremont, il a accès, le premier, au "Liber Memorialis" de l'abbaye, conservé à Rome, à la Bibliotheca Angelica (son frère Dom Didierlaurent, est secrétaire du Primat de l'Ordre des Bénédictins à Rome). Il travaille également sur le frère Joseph de Ventron.

L'abbé Férréol Thomassin (1881-1929) vicaire général du diocèse sous Monseigneur Foucault, il écrit plusieurs biographies de ses confrères et produit quelques travaux sur la Révolution.

L'abbé Camille Idoux (1860-1938) consacre à côté de ses charges pastorales, son temps à l'étude des abbayes vosgiennes dont, Etival, Bonfays, Relanges, Bonneval, ou encore aux archives de la famille de Ligneville.

Le chanoine Charles Chapelier (1843-1924) est sans doute le plus important bibliophile que le diocèse de Saint-Dié ait connu. Correspondant de la plupart des sociétés savantes de Lorraine, il constitue une imposante bibliothèque à partir de celle des abbés Deblaye et Pierfitte. En effet, Charles Chapelier constitue cette bibliothèque lotharingiste en vue de recenser le patrimoine lorrain et de préserver l'histoire religieuse du diocèse de Saint-Dié. Il semble perpétuer une certaine tradition bénédictine vanniste, héritée du XVIIIe siècle. Il consacre des études aux origines d'Epinal, de Remiremont, aux origines de Saint-Dié et du chapitre, à Jean Bedel et à Jean Ruyr. Mais ces suggestions bibliographiques ne sauraient être exhaustives. Il constitue deux fonds importants sur Jeanne d'Arc et Saint Pierre Fourier. Amateur de livres et de manuscrits, il lègue sa bibliothèque à l'évêché de Saint-Dié et au Grand Séminaire, à sa mort en 1924. Son ex-libris est omniprésent dans la bibliothèque diocésaine.
André Philippe, archiviste des Vosges, dans la nécrologie de Charles Chapelier publiée par la Société d'Emulation des Vosges précise : "il possédait les qualités essentielles : la précision, la méthode et surtout l'impartialité la plus absolue … sapant la légende pour respecter l'histoire…".

Leurs études

Il est possible de rassembler leurs études en huit thèmes principaux qui reprennent l'exposition que vous pourrez découvrir à l'issue de cet exposé.

Ces catégories sont l'hagiographie, l'étude des saints fondateurs de couvents et d'abbayes, Saint-Dié et le chapitre, les abbayes et les paroisses, l'archéologie, la Révolution française, la Lorraine, et enfin  des biographies de religieux, mais aussi parfois de laïcs. Toutes ces recherches ont comme dénominateur commun, l'Eglise, la religion et ses serviteurs. Ces ecclésiastiques ont toutefois trois sujets favoris : l'hagiographie, les paroisses et l'archéologie.

L'hagiographie est servie par
- l'abbé Chapiat (St Pierre Fourier, Alix le Clerc)
- l'abbé Deblaye (inventaire des reliques, St Siméon, St Pierre
Fourier, le chanoine Hingre (St Déodat, frère Joseph)
- l'abbé Chapelier (St Pierre Fourier, Ste Menne, Jeanne d'Arc, St
Spinule)
- l'abbé L'Hote (St Déodat, St Martin, Ste Richarde, J. M. Moÿe)
- l'abbé Idoux (Ste Odile)
- l'abbé Didierlaurent (frère Joseph)

Les monographies des paroisses mobilisent ces ecclésiastiques ainsi que beaucoup de leurs confrères qu'il est impossible de citer ici.
- L'abbé Chapiat étudie Vittel (1877), l'abbé Deblaye la paroisse de Champs (1863), Hingre La Bresse (1891/93).
- L'abbé Chapelier se consacre au prieuré de Bonneval (1886), au monastère de Mirecourt (1888), écrit l'histoire du séminaire de Dommartin (1890), des ermitages de Langley et d'Archettes (1918), du couvent des cordeliers de Mirecourt (1910), ainsi que de Rambervillers, Bruyères Le Tholy et Lamarche.
- L'abbé L'Hôte étudie Etival (Semaine Religieuse), les séminaires vosgiens (1902), Clefcy et Hurbache.
- L'abbé Pierfitte s'intéresse à Vittel (1891-1904), à Escles (1886), Thaon (1896), Relanges (1898), Ubexy (1899), Portieux (1900), Lamarche (1900), Moriville (1908) et Chamagne (1903).
- L'abbé Idoux travaille sur le prieuré de Bonneval (1910), l'abbaye de Bonfays (1910) et sur les relations qu'entretiennent Etival et Andlau (1913).
- L'abbé Olivier s'occupe de Fontenoy (1894), de Châtel-sur-Moselle (1896-98), Nomexy (1900) et Thaon (1904).
- L'abbé Didierlaurent se consacre à l'étude de Cornimont (1889), de Monthureux (1905), ainsi qu'à Remiremont (1898).

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'archéologie redécouvre les civilisations grecque et romaine. Des chaires universitaires sont créées. Nos prêtres font, sur leur terrain, l'expérience de l'archéologie ou plutôt de l'épigraphie de la toponymie et s'adonnent à la description de la statuaire. L'abbé Deblaye rédige un recueil d'inscriptions lorraines, s'intéresse aux cloches de St Christophe de Neufchâteau et au monument funéraire de Dom Calmet. L'abbé Chapelier décrit l'église de Domjulien (1884), rédige des notes sur Mahérus et la croix de Renaud de Senlis, sur les anciennes croix de Chatenois (1891) et de Mirecourt (1908). Il travaille également sur l'église de Coussey et l'abbaye d'Autrey. L'Hôte s'occupe du culte de St Hubert à Autrey, du bourdon de la cathédrale de Saint-Dié (1901), des tuniques de St Dié et de St Hydulphe. L'abbé Olivier consacre des articles de presse à l'Age de pierre dans les Vosges.

Reste la Révolution. Les prêtres martyrs du diocèse vont être à l'honneur. L'abbé Deblaye rédige quelques notes restées manuscrites, dont certaines sont consacrées aux martyrs révolutionnaires. L'abbé Chapelier s'occupe du rétablissement du culte dans les Vosges (1893), de l'évêque Maudru (1914), ou encore du chanoine Thumery (1920). Ces notes manuscrites évoquent plus de trente "prêtres martyrs de la foi" avec force détails sur cette période troublée. L'abbé L'Hôte travaille sur le père Sigis (1906) et sur l'église de Saint-Dié pendant la Révolution. L'abbé Pierfitte aborde le thème des Volontaires Vosgiens (1895). L'abbé Thomassin s'adonne à l'étude des prêtres émigrés.

Comme curiosités, citons les œuvres poétiques de l'abbé Chapiat dont "l'ode à Lamartine" qui lui valut les compliments du poète et des "Mélopées".

Citons encore les études de l'abbé Pierfitte sur l'instruction primaire en Lorraine au XVIIIe siècle (1884) et sur l'instruction secondaire avant 1789 (1888), textes rédigés alors que la France est secouée par les lois Ferry sur l'éducation et par la politique anticléricale du gouvernement. -

DAMIEN PARMENTIER
Président des Amis de la Bibliothèque Diocésaine.
Conférence du 25 avril 1992
Merci pour son aimable permission!

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